L’économie grecque résiste à la hausse des coûts de financement et aux tensions géopolitiques en Europe et devrait enregistrer en 2024 une croissance économique à nouveau supérieure à la moyenne de la zone euro. Le PIB réel a progressé de 2,0% en 2023 en moyenne annuelle et de 0,7% t/t au premier trimestre 2024, tiré par la consommation privée et l’investissement. Hormis dans l’immobilier, les pressions inflationnistes se sont atténuées et alimentent des gains de pouvoir d'achat qui, avec la hausse de l'emploi, soutiennent la consommation privée, dont le poids dans le PIB a atteint un nouveau record au premier trimestre 2024 (76,9%)
Eurobank Ergasias Services and Holdings, National Bank of Greece, Alpha Services and Holdings et Piraeus Financial Holdings (respectivement, les premier à quatrième plus grands groupes bancaires grecs par les fonds propres CET1) ont obtenu le 5 juin 2024 l’autorisation de la Banque centrale européenne de retourner à leurs actionnaires 24%, en moyenne pondérée, de leur résultat net 2023. Cette distribution d’un montant total de EUR 875 mn, dont 93% versés sous forme de dividendes, est une première depuis 2008 pour ces banques, qui représentent environ 90% de l’actif total du système bancaire grec.
La croissance en Grèce devrait être à nouveau au rendez-vous en 2024, mais l’activité a montré des signes d’essoufflement au second semestre 2023. Le PIB réel a stagné au T3 2023 et l’emploi s’est replié de 0,5% t/t. Si la forte activité touristique, dans un contexte d’inflation élevée, génère des recettes fiscales pour l’État, ses effets sur le PIB réel sont plus limités. La baisse rapide du taux de chômage (désormais sous les 10%), l’amélioration drastique des comptes publics et le recul de l’endettement public et privé témoignent de l’important redressement de la Grèce, salué d’ailleurs par la hausse des marchés actions et obligataires, et par le net resserrement des spreads entre la dette souveraine grecque et le Bund allemand
La Grèce, le Portugal et, dans une moindre mesure, l’Espagne, ont affiché une baisse notable de leurs déficits publics en 2022. Selon les résultats préliminaires d’Eurostat publiés le 21 avril, le déficit primaire s’est, en effet, réduit de près de moitié en Espagne (-2,4% du PIB), il a été résorbé en Grèce, tandis que le Portugal affiche à nouveau un excédent (1,6% du PIB). En Grèce et au Portugal, le déficit public est repassé sous la limite des 3% de PIB fixée par le pacte de croissance et de stabilité, sur laquelle ils s’étaient déjà réalignés entre 2016 et 2019. Bien qu’en nette baisse, le déficit en Espagne reste conséquent, à 4,8% du PIB
Malgré la hausse conséquente des pressions inflationnistes, l’économie grecque a continué de croître à un rythme soutenu au cours du premier semestre 2022, progressant de 4,1% sur la période. Le PIB réel s’est toutefois replié au troisième trimestre (-0,5% t/t), malgré la bonne tenue de l’activité touristique et du marché du travail. En effet, le nombre de personnes sans emploi a reflué à nouveau au troisième trimestre 2022 (-29k) pour atteindre son plus bas niveau depuis décembre 2009. Près de 80% de la hausse du chômage enregistrée durant les deux crises économiques de 2008 et 2011 a été effacée. Le taux de chômage, bien que toujours très élevé, est ainsi repassé sous la barre des 12% en octobre (11,6%)
À plus de 10% au printemps, l’inflation constituera le principal frein à l’activité en Grèce en 2022. L’économie a néanmoins bien résisté jusqu’à présent. Le taux de chômage est au plus bas depuis 2010 et le rebond du PIB est soutenu depuis la fin du confinement de 2020. Une période récessive est peu probable cette année. Le tourisme devrait notamment bénéficier d’une saison estivale solide. Par ailleurs, la Grèce sortira officiellement le 20 août 2022 du programme de surveillance de la Commission européenne, démarré en juin 2018. Le pays a aussi procédé, en mai dernier, au dernier remboursement des créances contractées auprès du FMI durant la crise de 2011 (EUR 1,9 md)
Avec un rebond possible du PIB de plus de 7% en 2021, la Grèce a favorablement surpris. Le taux de chômage a, par ailleurs, reflué à 13% en septembre. Cette embellie permet au secteur bancaire de poursuivre son assainissement, avec une baisse du ratio de prêts non performants proche, au début de l’été, du seuil des 20%. Les difficultés sur le plan économique, social et bancaire, restent toutefois parmi les plus importantes au sein de l’Union européenne. Cela dit, et sauf complication sur le front sanitaire, la Grèce entamera l’année 2022 sur des bases bien meilleures que les années précédentes.
Il aura fallu relativement peu de temps à l’économie grecque pour se remettre du choc de 2020. C’est ce qui ressort des chiffres du PIB et de l’emploi publiés début septembre. Avec une croissance de 3,4% t/t enregistrée au T2, le PIB en volume est repassé 0,6% au-dessus de son niveau de pré-Covid. À titre de comparaison, la Grèce connaît la quatrième plus importante reprise d’activité parmi les 19 économies de la zone euro, depuis le début de la pandémie. Même si la consommation des ménages restait fragile au T2 (+0,9% t/t) du fait des restrictions sanitaires, l’investissement a été de nouveau solide (+4,3% t/t). L’emploi a, lui aussi, atteint un niveau inédit depuis 10 ans
Sur le plan économique, la Grèce a fait preuve de résistance, avec une reprise d’activité jusqu’au T1 2021 comparativement plus rapide que dans la plupart des autres pays de la zone euro. Le rebond, très significatif, des exportations (biens) en est le principal moteur. La propagation du variant Delta en Europe constitue un risque pour l’activité touristique, dont le redémarrage est crucial pour soutenir la croissance et l’emploi dans les mois à venir. En effet, la dynamique sur le marché du travail reste fragile. Le taux de chômage est remonté au T1 (16,3%), tandis que le nombre de travailleurs inactifs a bondi, en partie sous l’effet de la hausse du nombre de travailleurs au chômage partiel
La reprise de l’activité sera pavée d’incertitudes en 2021. Le tourisme, secteur très important de l’économie grecque, pourrait être impacté plus durablement que d’autres industries par la crise actuelle. La chute de la fréquentation touristique cet été a entraîné un rebond du PIB au T3 2020 très inférieur à celui enregistré dans les autres pays européens. Certains indices de confiance, notamment ceux sur les perspectives de chômage, se sont dégradés cet automne. Le gouvernement conservateur compte s’appuyer sur les sommes importantes allouées par le fonds de relance européen pour financer son plan dont les détails seront finalisés début 2021. Malgré cela, l’endettement public pourrait rester au-delà de 200% du PIB à la fin 2021, un niveau très préoccupant sur le long terme.
Bien que le pic de la seconde vague semble avoir été atteint mi-novembre, les perspectives économiques, notamment sur le marché du travail, restent en Grèce, et comme dans bien des pays, préoccupantes. L’indice des consommateurs sur les perspectives de chômage, publié par la Commission européenne, est ainsi reparti à la hausse, atteignant en novembre son niveau le plus élevé depuis août 2013. Les chiffres tangibles du chômage fournis par le service des statistiques grecques ont traditionnellement un retard important : les données les plus récentes sont pour août
Malgré une bonne gestion de l’épidémie, la Grèce ne va pas échapper à une forte récession en 2020. Le tourisme, qui compte pour près de 20% de l’activité du pays, n’offre aucune certitude de reprise solide. Les risques d’une résurgence de foyers épidémiques en Europe vont peser sur ce secteur pendant de nombreux mois encore. Le système bancaire grec va être davantage fragilisé et la dette publique va s’accroître fortement. Cependant, le soutien de la Banque centrale européenne a été renforcé en mars avec la création du PEPP, qui permet à la BCE d’acheter de la dette souveraine grecque. Les taux souverains sont restés sous contrôle. Dans un tel contexte, l’élaboration d’un plan de relance devrait inciter le gouvernement à développer de nouveaux secteurs, détachés du tourisme.
Portée par des effets de rattrapage, l’économie grecque est parvenue à légèrement accélérer dans un environnement européen orienté à la baisse. Le moral des agents économiques s’améliore nettement et le retour de l’Etat grec sur le marché des capitaux est un succès. Le nouveau gouvernement de centre droit cherche à alléger les taxes sur le travail et le capital sans sacrifier la rigueur budgétaire. Le rétablissement sera long mais il est engagé.
La Grèce est une république parlementaire. Le commerce intra-UE représente 57% des exportations de la Grèce (principalement l’Italie et l’Allemagne); hors Union européenne, la Turquie et les États-Unis sont des partneaires importantes. L’économie grecque a été durement touchée par la pandémie de Covid-19, alors qu’elle ne s’était pas encore remise de la crise de la dette publique qui avait plongé le pays dans une grave récession (2011-2013). Cette crise avait obligé le gouvernement à mettre en œuvre des hausses d’impôts, des baisses des dépenses publiques et autres mesures d’austérité sévères. Le chômage reste obstinément élevé et le PIB par habitant (en parité de pouvoir d’achat) est nettement inférieur aux niveaux de 2008. Les bilans bancaires étaient toujours nettement dégradés et le taux des prêts non performants était le plus élevé de l’Union européenne. Néanmoins, les réformes antérieures des marchés du travail et des biens ont permis d’améliorer la compétitivité de la Grèce au fil du temps. La hausse des exportations de biens et de services a soutenu la reprise de la croissance économique et de l’emploi ces dernières années. La Grèce, qui possède une économie de petite taille en termes relatifs, dépend dans une large mesure de ses exportations de biens et de services.