Il aura fallu relativement peu de temps à l’économie grecque pour se remettre du choc de 2020. C’est ce qui ressort des chiffres du PIB et de l’emploi publiés début septembre. Avec une croissance de 3,4% t/t enregistrée au T2, le PIB en volume est repassé 0,6% au-dessus de son niveau de pré-Covid. À titre de comparaison, la Grèce connaît la quatrième plus importante reprise d’activité parmi les 19 économies de la zone euro, depuis le début de la pandémie. Même si la consommation des ménages restait fragile au T2 (+0,9% t/t) du fait des restrictions sanitaires, l’investissement a été de nouveau solide (+4,3% t/t).
L’emploi a, lui aussi, atteint un niveau inédit depuis 10 ans. Si ces chiffres sont encourageants, ils s’inscrivent néanmoins dans un contexte sanitaire encore incertain, avec un taux de vaccination qui se situe très en dessous de la moyenne de l’Union européenne. Plus globalement, la Grèce conserve un taux de chômage très élevé (15,0%), la taille de son économie reste considérablement inférieure à celle précédant la crise de 2008 (près de 25% inférieur), et son système bancaire demeure très fragile. Ce rebond conjoncturel est néanmoins une bonne nouvelle pour le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis qui a récemment détaillé de nouvelles mesures destinées à consolider la reprise. Il a notamment annoncé une baisse pérenne du taux d’imposition sur les sociétés (de 24% à 22%), ainsi que de nouvelles subventions gouvernementales afin de stimuler l’embauche des jeunes. La prévision de croissance du gouvernement pour 2021 a également été rehaussée significativement, passant de 3,6% à 5,9%.