Les enquêtes de conjoncture auprès des ménages et des entreprises démarrent l’année sur une note légèrement plus positive . La confiance des consommateurs (+0,3 point) a bénéficié d’un léger repli des indicateurs des perspectives de chômage et d’inflation. L’indice PMI composite repasse en zone d’expansion (+0,6 pt à 50,2) – la contraction dans l’industrie manufacturière se faisant moins forte (+1,5 pt à 46,6) – tandis que l’indice dans les services accuse un léger repli (-0,2 point à 51,4). L’indice du sentiment économique de la Commission européenne progresse aussi (+1,5 pt à 95,3) mais reste assez nettement en dessous de sa moyenne de long terme (100, cf. graphique ). La dernière enquête de la Commission incluait le rapport trimestriel sur les freins à la production, qui fait état d’un léger recul des soldes d’opinion liés à une faible demande, à un manque de main-d’œuvre et d’équipements. À l’inverse, les freins provenant de contraintes financières se durcissent.
Les premiers chiffres du PIB pour le T4 2024 renforcent le constat d’une zone euro à deux vitesses entre, d’un côté, une baisse de l’activité en Allemagne (-0,2 % t/t) et en France (-0,1 %), et une stagnation en Italie et en Autriche, et, de l’autre côté, des surprises à la hausse, à nouveau, en Espagne (+0,8 %) et au Portugal (1,5 %). Au global, l’activité en zone euro a stagné et la croissance annuelle moyenne sur 2024 (+0,7 %) s’inscrit en dessous de 2023 (+0,9 %). À profil de croissance trimestriel inchangé (0,2 % t/t attendu pour chaque trimestre en 2025), la moyenne annuelle baisse mécaniquement à 0,9 % (contre 1,0 % auparavant) en raison d’un acquis de croissance moins important.
Dans ce contexte difficile, le marché du travail continue globalement de résister mieux qu’attendu . Le taux de chômage n’est que légèrement remonté en décembre, passant de 6,2 % à 6,3 %, en raison d’une hausse notable en Italie et en Autriche (+0,3 point de pourcentage sur le mois) et, dans une moindre mesure, en Allemagne (+0,1 point de pourcentage). Le taux de chômage continue en revanche de baisser en Espagne (-0,1 pp), au Portugal (-0,2 pp) et en Grèce (-0,1 pp).
L’inflation a accusé une légère hausse en janvier , passant de 2,4% à 2,5%, qui résulte de la remontée des prix de l’énergie. Néanmoins, compte tenu de la faiblesse de la demande, un nouveau repli de l’inflation vers la cible des 2% reste en vue. Les conséquences de la guerre commerciale avec les États-Unis, qui pourraient conduire l’UE à instaurer des mesures de rétorsion, constituent un risque haussier sur le scénario d’inflation (en plus de la dépréciation de l’EURUSD), difficile à quantifier. Notre nowcast pour le T1, qui incorpore à ce stade peu de données pour ce trimestre, se situe actuellement à 0,3 %, au-dessus de notre prévision (0,2 %).
Guillaume Derrien (achevé de rédiger le 3 février 2025)