Sans trop de surprise, la conjoncture espagnole reste positive en ce début de deuxième trimestre. Après avoir surpassé les pays de la zone euro en affichant une croissance de 0,7% t/t au T1, l’activité devrait rester importante au T2 (0,5% t/t selon nos prévisions).
Le climat des affaires dans le secteur privé, qui ne cesse de s’améliorer depuis le début de l’année, a continué sur sa lancée en avril (PMI composite à 55,7 ; +0,4 point sur un mois). À l’inverse du reste de la zone euro, cette performance a été portée par la croissance de l’activité manufacturière, à un degré comparable à son niveau de 2022 (PMI manufacturier à 52,2), à la faveur d’un regain de la demande intérieure et étrangère (composante nouvelles commandes en hausse de 2,1 points sur un mois ; à 52,5). De son côté, le secteur des services continue d’impressionner – le PMI associé reste largement en zone d’expansion (56,2, +0,1 point sur le mois).
Entraînée par cet environnement économique favorable, la confiance des ménages s’embellit (+1,2 point à -14,7 selon la Commission européenne). Les attentes de baisse des taux dès juin par la BCE induisent une nette amélioration de la composante anticipation de la situation financière (-1,9 ; +1,4 point) et des intentions d’effectuer des achats importants au cours de l’année (-22 ; meilleur niveau depuis quatre ans). Néanmoins, les intentions d’épargne ont elles aussi bondi (-1,4 ; +6,6 points et plus haut niveau depuis 2000), ce qui laisse penser que la consommation des ménages pourrait être moins importante en 2024 qu’elle ne l’a été en 2023.
L’inflation harmonisée a, par ailleurs, de nouveau progressé en avril (+3,4% a/a ; +0,1 pp) principalement en raison d’une hausse des prix de l’énergie (+5,0% a/a ; +3,4 pp), et dans une moindre mesure, de l’alimentation (+4,7% a/a ; +0,4 pp). Les prix des services commencent, en revanche, à décélérer (+3,5% a/a ; -0,6 pp), entraînant dans leur sillage l’inflation sous-jacente (+2,7% a/a, -0,4 pp).
Après plus de dix ans au pouvoir en Catalogne, les partis indépendantistes ont finalement perdu leur majorité absolue. Le Parti socialiste, vainqueur des élections régionales, devra établir un accord de coalition pour réunir la majorité absolue et former un gouvernement. Au vu de la fragmentation politique, ces négociations pourraient toutefois aboutir à un blocage. De plus, comme ils l’avaient annoncé avant ces élections, les indépendantistes pourraient également mettre en péril la majorité parlementaire déjà fragile du gouvernement national, dont ils sont les partenaires indispensables.
Achevé de rédiger le 24 mai 2024