La conjoncture française enregistre une détérioration comme en témoignent le climat des affaires et la confiance des ménages. L’indice composite du climat des affaires de l’Insee est en repli d’un point par mois, passant de 98 à 96 entre septembre et novembre (moyenne de long terme à 100). Cette détérioration s’observe dans la totalité des secteurs, y compris dans les services, ce qui indique que le refroidissement de la conjoncture s’est diffusé dans l’économie.
Le commerce est le maillon le plus faible, avec des indices de l’Insee à 90 dans le commerce de détail hors automobile (-3 points en novembre) et à 93 dans le commerce de gros (-2 points), ce qui souligne le faible niveau de la demande. Les carnets de commande dans l’industrie montrent qu’en matière de demande, l’investissement est le plus à la peine avec notamment un solde d’opinion sur les carnets de commandes à -63 en novembre pour les machines et les équipements.
La confiance des ménages s’est nettement détériorée (passant de 95 en septembre à 90 en novembre), en raison d’une forte hausse de la balance d’opinion sur les perspectives d’évolution du chômage (passant de 28 à 42 en deux mois). L’estimation flash des créations d’emplois dans le secteur privé a fait état de destructions pour le 2e trimestre consécutif (-25 000 au T3). De plus, si la désinflation est nette (indice harmonisé à +1,6% a/a en octobre vs. 4,6% un an auparavant), elle demeure incomplète au regard des prix des services (la moitié de l’indice), dont la hausse reste forte (2,9% a/a).
Nous anticipons une croissance de 0,1% t/t au T4 (il faut retrancher 0,3 point à notre nowcast de 0,4%, car il ne prend pas en compte le contrecoup lié aux JO qui ajoutait 0,3 point à la croissance du T3 et les retire de celle du T4). Deux facteurs nous laissent penser que la croissance devrait rester positive malgré ce contrecoup : le rebond des exportations aéronautiques (après de fortes contraintes de production jusqu’en octobre) et un petit surcroit de consommation (lié aux offres des constructeurs automobiles avec abondement pour des achats intervenant avant le durcissement du bonus). Au global, la croissance atteindrait 1,2% en 2024 (1,1% en 2023), mais avec un acquis de croissance de 0,3 point pour 2025 (contre 0,5 point début 2024).
Achevé de rédiger le 27 novembre 2024