L’indicateur PMI pour le secteur manufacturier s’est retranché davantage en zone de contraction en novembre, passant de 46 à 45,2. L’indice pour l’emploi a notamment atteint son plus bas niveau depuis août 2020 (45,3). La dynamique dans les services s’inverse également, avec un indicateur PMI à nouveau sous le seuil des 50 en novembre, à 49,2. Par ailleurs, la confiance des ménages s’est dégradée en novembre (-1,2 point à -13,7 selon l’indice flash de la Commission européenne) et n’a que très marginalement progressé au second semestre.
Un retournement du marché du travail semble désormais probable en 2025 compte tenu de la dégradation des enquêtes de conjoncture, dans le secteur manufacturier comme dans les services, et des annonces de restructurations qui se succèdent depuis quelques semaines. Cette détérioration serait toutefois amortie par le soutien à la croissance apporté par la hausse des salaires réels et la baisse progressive des taux d’intérêt, qui se poursuivrait jusqu’à la mi-2025.
Les salaires négociés en zone euro ont surpris à la hausse au troisième trimestre, enregistrant un bond de 3,5% à 5,4% en glissement annuel. Néanmoins, cette progression est soutenue par et circonscrite à l’Allemagne (la croissance annuelle des salaires négociés en France, en Italie et en Espagne s’est stabilisée sous les 3,5% au T3). Par ailleurs, ces résultats divergent de l’indice des salaires agrégés Indeed pour la zone euro, qui affichait une hausse de seulement 3,25% a/a en octobre. L’inflation headline harmonisée a dépassé la barre des 2% en octobre, et devrait continuer de se renforcer légèrement d’ici la fin de l’année, en raison d’effets de base dans l’énergie.
Notre Nowcast pour le T4 2024 se situe actuellement à 0,3% t/t, ce qui est en ligne avec notre prévision. La croissance en zone euro atteindrait une moyenne annuelle de 0,8% en 2024 et un acquis de croissance pour 2025 relativement favorable à hauteur de 0,5%. Si les risques qui pèsent sur la croissance en zone euro semblent assez clairement orientés à la baisse, notre scénario central reste, à ce stade, celui d’un renforcement de l’activité en 2025.
Achevé de rédiger le 25 novembre 2024