L’activité économique italienne surprend à la baisse en cette fin d’année. Au troisième trimestre, la croissance est restée au point mort (0,0% t/t). Bien que les premiers indicateurs conjoncturels suggèrent qu’elle devrait être plus positive au T4 (0,4% t/t d’après nos prévisions), cela ne permettrait finalement pas à l’Italie de surpasser la zone euro cette année (croissance annuelle moyenne estimée à 0,5% en Italie, versus 0,8% en zone euro).
Le secteur industriel reste sous pression. En septembre, la production s’est dégradée pour le vingtième mois consécutif (-3,9% a/a) et devrait continuer de le faire sur le reste de l’année. Les résultats de l’enquête PMI manufacturier pointent vers une nouvelle détérioration de la situation en octobre (46,9 ; -1,4pt), induite par la fragilisation de l’environnement international des ventes (composante « nouvelles commandes » en baisse de 0,6pt à 45,1) et la faiblesse de l’industrie automobile.
Du côté du secteur des services, la dynamique est différente. La perte de vitesse observée depuis ces six derniers mois s’est interrompue en octobre (PMI associé à 52,4, +1,9 point), ce qui a soutenu l’amélioration du climat des affaires global (PMI composite à 51,0, +1,3 point).
Les salaires négociés continuent de croître (3,5% a/a au T3) à un rythme supérieur à l’inflation (1,0%, +0,3pp sur un mois). Cela a fini par faire remonter la confiance des ménages en octobre, après une année de stagnation ; elle a ainsi retrouvé son meilleur niveau depuis avril 2023 (-14,8). Selon les résultats de l’enquête de la Commission européenne, la situation financière actuelle des ménages s’est nettement améliorée – elle retrouve son meilleur niveau depuis janvier 2022 (10,2, +2,3 points) – et les intentions d’effectuer des achats importants au cours de l’année à venir continuent de croître (-24,2, +0,2 point).
De ce fait, nous anticipons que la consommation des ménages contribuera un peu plus favorablement à la croissance du PIB réel au cours de la deuxième partie de 2024. Les ventes au détail ont d’ailleurs nettement rebondi par rapport à ce que nous observions lors des précédents trimestres (+0,4% 3m/3m en septembre), mais les immatriculations de nouveaux véhicules restent très négatives (-2,8% 3m/3m en octobre).
Achevé de rédiger le 25 novembre 2024