La fin d’année 2024 s’annonce toujours aussi dynamique en Espagne. Après avoir enregistré une croissance du PIB encore plus importante que prévu au T3 (0,8% t/t contre 0,6% anticipé), les premières données disponibles pour le T4 indiquent, sans trop de surprise, que le pays restera le meilleur élève des quatre grands de la zone euro. Selon nos prévisions, le PIB réel devrait encore croître de 0,7% t/t au dernier trimestre, ce qui porterait la croissance à 3,0% en moyenne annuelle.
Le climat des affaires est resté très positif en octobre (PMI composite à 55,2, -1,1 point sur un mois), porté par l’activité du secteur manufacturier (54,5, +1,5 point). Celle-ci a atteint son plus haut niveau depuis février 2022 à la faveur d’une nouvelle hausse de la demande intérieure et étrangère (composante « nouvelles commandes » en hausse de 0,9 point à 54,3). De son côté, le secteur des services continue de croître à un rythme spectaculaire (54,9), mais plus lent que celui de septembre (-2,2 points), du fait du ralentissement de la croissance de la plupart de ses composantes.
Le marché du travail a mieux résisté en octobre qu’au cours des dernières années. Le nombre de chômeurs a augmenté de plus de 26 000 personnes – il s’agit de la plus faible augmentation pour un mois d’octobre depuis 2013[1] –, et le nombre d’affiliés à la sécurité sociale a enregistré sa plus forte hausse pour ce mois depuis 22 ans[2] (+134 307 personnes). Par ailleurs, les perspectives sur le marché du travail restent positives, les chefs d’entreprises des secteurs manufacturier et des services indiquant toujours des hausses d’embauches (+1,7 et +0,2 point respectivement selon l’enquête PMI).
L’inflation harmonisée reste en dessous de la barre des 2% en octobre (1,8% a/a), malgré sa légère remontée (+0,1pp) attribuable à la hausse de la TVA sur les denrées alimentaires de base, ainsi qu’à un effet de base sur les prix de l’énergie. Ce ralentissement global de l’inflation par rapport aux niveaux observés il y a quelques mois, associé à la croissance, toujours importante, des salaires négociés (3,0% a/a au T3), permet au pouvoir d’achat des ménages de continuer de se rétablir.
Cette hausse des revenus réels, combinée à la réduction progressive de l’épargne des ménages (13,1% du RDB au T2), soutient leur consommation. Les données conjoncturelles du début du T4 indiquent qu’elle devrait rester le moteur de la croissance : les immatriculations de nouveaux véhicules ont, de nouveau, progressé en octobre (+7,2% a/a), et les volumes des ventes au détail ont crû de 4,1% a/a.
Achevé de rédiger le 25 novembre 2024