La croissance économique des États-Unis est demeurée dynamique au troisième trimestre, avec une croissance du PIB de +0,7% t/t (stable par rapport au T2). L’accélération de la consommation des ménages (+0,9% t/t, +0,2pp) consacre son statut de moteur de la croissance, tandis que l’investissement productif (+0,8% t/t) et le secteur public (+1,2% t/t) y contribuent également positivement. À l’inverse, l’investissement résidentiel et le commerce extérieur jouent à la baisse sur le taux de croissance. Au quatrième trimestre, nous anticipons un léger repli de la croissance à +0,5% t/t, ce qui porterait le taux de croissance annuel moyen à +2,7% (-0,2pp) pour l’ensemble de l’année 2024.
D’après les premières enquêtes d’activité pour le T4, la divergence sectorielle se poursuit. La baisse de la composante « production » (46,2, -3,6pp) est à l’origine du recul de l’ISM manufacturier à 46,5 (-0,7pp) au mois d’octobre, tandis que l’ISM non manufacturier croît pour un quatrième mois consécutif et atteint un plus haut sur deux ans à 56,0 (+1,1pp). Dans ce secteur, l’activité et les nouvelles commandes ralentissent. Les embauches repassent en positif (53,0, +4,9pp) et les livraisons se font plus lentes, ce qui indique une activité plus dynamique.
Les créations d’emplois se sont effondrées en octobre, passant de +223k à +12k, un plus bas (hors pandémie) depuis février 2019. Les données mensuelles ont toutefois été fortement perturbées par la grève des salariés de Boeing (l’emploi dans le secteur « production de biens » a reculé de -37k) et les conditions météorologiques adverses ayant impacté la collecte des données. Le taux de chômage est resté stable, à 4,1%, tandis que les salaires ont accéléré marginalement (+4,0% a/a, +0,1pp).
Du côté de l’inflation, des effets de base expliquent la première hausse de l’IPC en variation annuelle depuis 7 mois, à +2,6% (données CVS, +0,2pp), et le 3m/3m annualisé s’apprécie à +1,9% (+0,7pp). La désinflation ne progresse pas plus du côté de l’indice sous-jacent, stable en glissement annuel (+3,3%) comme en variation mensuelle (+0,3%).
La réunion du FOMC des 6 et 7 novembre dernier a abouti à une baisse attendue de 25 pb de la cible de taux à +4,5% - +4,75%. Ce mouvement est justifié par les risques demeurant « globalement équilibrés » autour du mandat dual de la Réserve fédérale. Jerome Powell a, par ailleurs, affirmé que l’élection présidentielle n’aurait « pas d’effet à court terme sur [les] décisions [du FOMC] ». Plus tard, il a indiqué qu’il n’y avait pas d’urgence à baisser davantage la cible de taux au regard des conditions macroéconomiques actuelles.
Achevé de rédiger le 22 novembre 2024