Le commerce extérieur des États-Unis est structurellement déficitaire.
En 2023, le déficit de la balance des biens s’élève à plus de 1 000 milliards d’USD, soit 3,8 points de PIB.
S’il est possible d’y voir la manifestation de la force du consommateur américain, Donald Trump analyse cela comme le résultat des « mauvais traitements » et des « pratiques abusives » de ses partenaires commerciaux.
Le président-élu souhaite s’attaquer à cette question avec encore plus de vigueur que lors de son premier mandat, lequel n’avait pas vu d’augmentation considérable des revenus douaniers en pourcentage des importations.
Les deux pays avec lesquels les États-Unis enregistrent, sur les biens, leur déficit bilatéral le plus important sont la Chine (279 milliards en 2023), et le Mexique (161 milliards).
Ces pays comptent parmi les premières cibles de l’ère Trump 2.0, sur fond de désaccords liés aux opioïdes ou à l’immigration.
Les annonces récentes de Trump pourraient être une première étape vers des niveaux encore plus élevés en ce qui concerne la Chine, en plus de remettre en cause l’accord de libre-échange « United States-Mexico-Canada Agreement ».
Le Canada, également ciblé, est le pays avec lequel le déséquilibre s’est le plus agrandi en valeur relative depuis 2017 parmi les principales contreparties des États-Unis.
Dans tous les cas, l’approche de Trump suscite des questions : tant sur l’objectif poursuivi que sur son efficacité globale.
Il est vrai, le déficit avec la Chine s’est réduit de 25% entre 2017 et 2023, alors que le premier mandat de Donald Trump a marqué le début d’une guerre commerciale avec ce pays.
De plus, la part de la Chine dans le total des importations américaines de biens est en recul sur la même période, de 21 à 14%.
Mais, dans le même temps, le déficit commercial total des États-Unis a poursuivi son élargissement : +33% depuis 2017 ; même s’il s’est légèrement réduit en points de PIB, de 4 à 3,8%.
Des acteurs ont en outre tiré profit des stratégies chinoises de contournement : le déficit bilatéral avec des pays tels que le Vietnam ou la Thaïlande, qui font office de plateforme entre les deux superpuissances, s’est décuplé dans l’intervalle.
Et, dans le cadre de cette lutte d’influence, les exportations chinoises n’ont pas connu de coup d’arrêt au niveau agrégé.