Les attentes en termes de croissance pour le T2 restent favorables : nous l’anticipons à +0,6% t/t contre +0,5% t/t pour le GDPnow de la Fed d’Atlanta. Toutefois, plusieurs éléments suggèrent un T3 plus difficile. Les enquêtes ISM du mois de juin renvoient un signal négatif : mitigé pour la composante manufacturière qui se détériore marginalement, à 48,5 (-0,2 point), sur fond de baisse de la production (48,5, -1,7 point), plus marqué pour l’indice non-manufacturier qui passe en zone de contraction à 48,8 (-5,0 points), sur fond de correction sur l’activité (49,6, -11,6 points) et de détérioration des nouvelles commandes (47,3, -6,8 points). Le NFIB (indice d’optimisme des petites entreprises) continue d’évoluer à un faible niveau en juin (91,5, +1,0 pt) ; tandis que le sentiment des consommateurs (mesuré par l’Université du Michigan) recule pour le quatrième mois consécutif en juillet (66,0, -2,2 pts).
Le refroidissement du marché de l’emploi se fait plus net. En juin, les créations d’emplois salariés se sont établies à +206k (-12k), un résultat accompagné de révisions à la baisse sur les deux mois précédents (-111k au cumulé) et confirmant, lissé sur 6 mois ou 1 an, une trajectoire descendante depuis plusieurs trimestres. La croissance de l’emploi privé décélère sensiblement, de +193k à +136k, en partie amortie par une accélération dans le secteur public. Dans le même temps, la croissance des salaires, mesurée par les revenus horaires moyens, se réduit à +3,9% a/a après la réaccélération de mai. Quant au taux de chômage, il atteint à 4,1% (+0,1pp), un plus haut depuis novembre 2021 qui le rapproche du signal récessif.
La désinflation s’est poursuivie en juin, avec des glissements annuels inédits depuis le printemps 2021 (3% a/a pour l’IPC et 3,3% a/a pour l’indice sous-jacent). Les services de logement, dont l’inflation a longtemps eu plus de mal à ralentir, observent un ralentissement mensuel notable (+0,2% m/m, -0,2pp), portant l’évolution annuelle à +5,1% (-0,3pp).
Dans son discours du 9 juillet devant le Congrès, Jerôme Powell a souligné sa satisfaction vis-à-vis de la reprise de la trajectoire de désinflation. Avec un IPC de juin conforme à son souhait de « davantage de bonnes données », nous anticipons une première baisse de taux (-25 pb) dès la réunion du FOMC de septembre, portant la cible de taux à +5,0/+5,25%.
Achevé de rédiger le 12 juillet 2024