Eco Pulse

Royaume-Uni | Fragile embellie

19/07/2024

La hausse de l’activité est bienvenue pour le parti travailliste, fraîchement élu. Les chiffres mensuels du PIB réel (plus précisément de la valeur ajoutée réelle) indiquent une progression de l’activité au Royaume-Uni de 0,4% m/m en mai selon l’ONS, qui fait suite à une stabilisation en avril. Si le secteur manufacturier (+0,4% m/m) et la construction (+1,9% m/m) ont davantage soutenu la croissance que les services (+0,3% m/m) en mai, ce sont bien ces derniers qui ont porté l’activité depuis un an, avec un rebond dans le transport et la logistique (+7,3% a/a) et une nette accélération dans les activités « professionnelles, scientifiques et techniques » (+4,1% a/a).

Les enquêtes PMI suggèrent une activité à nouveau en croissance au 3e trimestre 2024. L’indice composite a néanmoins reculé en juin (-0,7 point à 52,3), avec une baisse à la fois de l’indice manufacturier (-0,3 point à 50,9), qui reste toutefois au-dessus du seuil d’expansion, et des services (-0,8 point à 52,1). En parallèle, l’enquête RICS pour le secteur de l’immobilier indique des perspectives de ventes de logements au plus haut depuis janvier 2022.

Le reflux de l’inflation, la hausse des salaires réels, et les perspectives de baisses de taux à venir (dès août, selon nos anticipations), conduisent à une très nette amélioration de la confiance des ménages (indice GfK en hausse de +3 points à -14 en juin), portant celle-ci à son plus haut niveau depuis septembre 2021. Le sous-indice sur les perspectives économiques à douze mois explique cette hausse, mais celui sur les perspectives d’achats de biens durables reste très bas, bien qu’en amélioration en juin.

La nouvelle hausse du taux d’épargne des ménages au T1 – à 11,1% du revenu disponible, le niveau le plus élevé hors Covid depuis 2010 – illustre la volonté de ces derniers de limiter leur consommation, dans un contexte incertain et de remontée du chômage. Les ventes au détail ont quand même rebondi de 2,8% m/m en mai, après trois mois consécutifs de baisse.

À court terme, la situation est donc plutôt favorable pour le nouveau gouvernement, qui reste toutefois confronté à des défis structurels de taille et à une économie qui se maintient sur une trajectoire de croissance relativement faible, avec une hausse attendue de seulement 0,8% en moyenne annuelle en 2024, selon nos prévisions actuelles.

Achevé de rédiger le 12 juillet 2024

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE

Découvrir les autres articles de la publication

Global
EcoPulse | Juillet 2024

EcoPulse | Juillet 2024

Alors que les données conjoncturelles récentes suggèrent partout une croissance bien orientée au 2e trimestre, les indicateurs avancés (climat des affaires, confiance des ménages) sont plus mitigés en juin, laissant prévoir un 3e trimestre plus difficile. [...]

LIRE L'ARTICLE
Zone euro
Zone euro | Le secteur industriel en difficulté mais du mieux sur la consommation

Zone euro | Le secteur industriel en difficulté mais du mieux sur la consommation

Les difficultés du secteur manufacturier en zone euro se renforcent. La production industrielle est repartie à la baisse en mai, à -0,6% m/m (-0,8% m/m pour l’indice manufacturier) [...]

LIRE L'ARTICLE
Allemagne
Allemagne | America first

Allemagne | America first

La croissance des exportations vers les États-Unis (premier client à l’exportation pour l’Allemagne) a continué de porter le commerce extérieur allemand ces dernières années alors que les échanges avec la zone euro et la Chine étaient en relative stagnation. Depuis 4 mois, toutefois, le PMI allemand des conditions à l’export est supérieur au seuil de 50 (bien que plus bas en juin à 50,8 qu’en mai à 51,9) suggérant une dynamique plus globale. [...]

LIRE L'ARTICLE
France
France | L’ombre portée de l’incertitude

France | L’ombre portée de l’incertitude

La conjoncture française subit de nouveau le poids des aléas conjoncturels, comme en témoigne le rebond de l’indicateur d’incertitude de la Banque de France qui atteint en juillet un plus haut depuis l’automne 2022 (crise énergétique) [...]

LIRE L'ARTICLE
Italie
Italie | Les ménages plus optimistes

Italie | Les ménages plus optimistes

L’inflation italienne se stabilise sous la barre des 1% en juin (à 0,9% a/a) en raison de la déflation, toujours importante, de la composante énergétique (-8,6% a/a), et du ralentissement des prix des biens alimentaires (2,1% a/a en mai ; -1,8 pp sur trois mois). Bien que l’évolution de l’indice des prix à la production soit toujours négative en variation annuelle (-3,5% en mai), elle commence à se renforcer sur une base mensuelle (+0,3% m/m), ce qui laisse présager que la phase désinflationniste des prix à la consommation pourrait s’inverser durant les prochains mois. [...]

LIRE L'ARTICLE
Espagne
Espagne | Le tourisme, moteur de la croissance mais source de tension

Espagne | Le tourisme, moteur de la croissance mais source de tension

2024 s’annonce comme l’année des records touristiques. Entre janvier et mai, le nombre d’arrivées de touristes en Espagne a atteint 33,2 millions, surpassant largement le niveau enregistré au cours de la même période de l’année 2023 (de 13,6%) [...]

LIRE L'ARTICLE
États-Unis
 États-Unis | Un tableau presque idéal pour la Fed

États-Unis | Un tableau presque idéal pour la Fed

Les attentes en termes de croissance pour le T2 restent favorables : nous l’anticipons à +0,6% t/t contre +0,5% t/t pour le GDPnow de la Fed d’Atlanta. Toutefois, plusieurs éléments suggèrent un T3 plus difficile [...]

LIRE L'ARTICLE
Japon
Japon | La bonne et la mauvaise inflation

Japon | La bonne et la mauvaise inflation

La croissance économique nippone devrait bénéficier d’un rebond technique au 2e trimestre : nous attendons +0,5% t/t après la contraction du T1 (révisée à la baisse à -0,7% t/t) [...]

LIRE L'ARTICLE