La hausse de l’activité est bienvenue pour le parti travailliste, fraîchement élu. Les chiffres mensuels du PIB réel (plus précisément de la valeur ajoutée réelle) indiquent une progression de l’activité au Royaume-Uni de 0,4% m/m en mai selon l’ONS, qui fait suite à une stabilisation en avril. Si le secteur manufacturier (+0,4% m/m) et la construction (+1,9% m/m) ont davantage soutenu la croissance que les services (+0,3% m/m) en mai, ce sont bien ces derniers qui ont porté l’activité depuis un an, avec un rebond dans le transport et la logistique (+7,3% a/a) et une nette accélération dans les activités « professionnelles, scientifiques et techniques » (+4,1% a/a).
Les enquêtes PMI suggèrent une activité à nouveau en croissance au 3e trimestre 2024. L’indice composite a néanmoins reculé en juin (-0,7 point à 52,3), avec une baisse à la fois de l’indice manufacturier (-0,3 point à 50,9), qui reste toutefois au-dessus du seuil d’expansion, et des services (-0,8 point à 52,1). En parallèle, l’enquête RICS pour le secteur de l’immobilier indique des perspectives de ventes de logements au plus haut depuis janvier 2022.
Le reflux de l’inflation, la hausse des salaires réels, et les perspectives de baisses de taux à venir (dès août, selon nos anticipations), conduisent à une très nette amélioration de la confiance des ménages (indice GfK en hausse de +3 points à -14 en juin), portant celle-ci à son plus haut niveau depuis septembre 2021. Le sous-indice sur les perspectives économiques à douze mois explique cette hausse, mais celui sur les perspectives d’achats de biens durables reste très bas, bien qu’en amélioration en juin.
La nouvelle hausse du taux d’épargne des ménages au T1 – à 11,1% du revenu disponible, le niveau le plus élevé hors Covid depuis 2010 – illustre la volonté de ces derniers de limiter leur consommation, dans un contexte incertain et de remontée du chômage. Les ventes au détail ont quand même rebondi de 2,8% m/m en mai, après trois mois consécutifs de baisse.
À court terme, la situation est donc plutôt favorable pour le nouveau gouvernement, qui reste toutefois confronté à des défis structurels de taille et à une économie qui se maintient sur une trajectoire de croissance relativement faible, avec une hausse attendue de seulement 0,8% en moyenne annuelle en 2024, selon nos prévisions actuelles.
Achevé de rédiger le 12 juillet 2024