Pulse contrastés à fin 2024
Les chiffres des PIB pour le 4e trimestre 2024 confirment une nette divergence entre une croissance qui se maintient aux États-Unis (0,6% t/t), ou accélère en Chine (1,6% t/t), et des performances européennes où le PIB stagne, le négatif et le positif se neutralisant : -0,2% en Allemagne, -0,1% en France ou une stagnation en Italie, contre +0,8% en Espagne. Au Japon et au Royaume-Uni, ces chiffres n’ont pas encore été publiés, mais nous les estimons à 0,2% et 0,3% t/t respectivement.
Pulse de début 2025 également contrastés
Les indicateurs du climat des affaires suggèrent un maintien des performances de croissance au 1er trimestre 2025 en Espagne (+0,7%) et aux États-Unis (0,6% t/t). Les perspectives sont plus mitigées en Asie en Chine (1,3% t/t) comme au Japon (0,1% t/t). En zone euro, notre nowcast suggère un rebond modéré (0,3%), avec un retour à une croissance modeste en France (nowcast à 0,1%), en Allemagne et en Italie (prévisions à 0,1% et 0,2% respectivement), alors que la croissance se maintiendrait au Royaume-Uni (0,3%).

Marchés du travail stables
La situation sur le marché du travail évolue peu dans la plupart des pays avec des taux de chômage qui restent bas (ou proches des plus bas), notamment en zone euro, au Royaume-Uni, au Japon ou aux États-Unis, et avec les tensions salariales induites. Le prolongement d’une période de faible croissance entraîne toutefois une détérioration des créations d’emplois dans plusieurs pays, avec un impact croissant (ou qui devrait s’accroître) sur le chômage, notamment en France ou en Allemagne.
Inflations divergentes
Les divergences en matière d’inflation restent notables et devraient croître en 2025. Les tendances déflationnistes persistent en Chine. La désinflation est perceptible mais reste inégale en zone euro, où l’inflation sous-jacente demeure un peu élevée et où les écarts entre les pays s’accroissent (Allemagne et Espagne au-dessus de la moyenne européenne). Aux États-Unis et, dans une moindre mesure, au Royaume-Uni, l’inflation reste nettement au-dessus des 2% en glissement annuel et la désinflation ne devrait pas se poursuivre en 2025. Au Japon, malgré un début de désinflation, l’inflation resterait élevée (2,8% a/a en moyenne au T4).
Politiques monétaires divergentes aussi
Ces divergences d’inflation se répercutent sur la politique monétaire. La Banque centrale chinoise maintient une politique accommodante et devrait encore l’assouplir au 2nd semestre. L’hétérogénéité observée en zone euro fonde la Banque centrale européenne à rester sur un rythme de baisse de 25 points de base (pb), rythme adopté également par la Banque d’Angleterre mais de manière plus espacée dans le temps, l’inflation dépassant légèrement la cible au Royaume-Uni. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a maintenu son taux directeur, statu quo que nous anticipons pour l’ensemble de l’année. La Banque du Japon a, elle, franchi en janvier une étape supplémentaire dans le resserrement très progressif de ses conditions monétaires et devrait procéder à deux autres hausses de 25 pb en 2025 d’après nos prévisions.