L’investissement lié au secteur du numérique avec, plus récemment, celui généré par l’emballement autour de l’intelligence artificielle (IA), est devenu un soutien important de la croissance américaine. Au premier semestre 2025, l’investissement privé dans les catégories associées[1] explique 40% de la croissance du PIB (en glissement annuel), alors que sa part dans ce dernier n’est que de 9%. Depuis la fin 2022, l’investissement dans les data centers et celui dans les équipements informatiques ont progressé, respectivement, de 195% et 61%. Dans le même temps, l’investissement dans les composantes non liées à l’IA s’est, au contraire, contracté (cf . graphique). Dès lors, la dynamique de l’investissement privé aux États-Unis s’inscrit dans une économie « en forme de K » , ou à deux vitesses. Ce qui se développe - l’IA - soutient une partie de l’investissement et le potentiel de croissance, mais cela se fait au détriment des autres composantes. Cet effet de vases communicants peut être lié au coût élevé des investissements en IA.
L'INVESTISSEMENT PRIVÉ DANS LE PIB AUX ÉTATS-UNIS (VOLUME)
L’investissement en IA est toutefois particulièrement intensif en importations, ce qui réduit son impact positif direct sur la croissance[2] . Au cours des trois premiers trimestres de 2025, le déficit commercial américain sur les biens liés au numérique[3] s’est nettement creusé, passant à USD 84 mds contre 59 en 2024 (moyenne trimestrielle, données en valeur). De plus, le creusement de ce déficit s’est poursuivi durant l’année, contrairement au déficit total sur les échanges de marchandises, ce qui révèle une dynamique propre à ces produits. Ainsi, les gagnants de l’IA ne sont pas uniquement américains. En effet, ces importations de biens numériques soutiennent la dynamique du commerce mondial et donc la croissance du reste du monde, notamment des pays asiatiques.
Achevé de rédiger le 18 décembre 2025