Les indicateurs d’activité pour le mois d’octobre ont montré des signes encourageants d’accélération de la croissance. Les mesures de soutien mises en œuvre par les autorités commencent, enfin, à porter leurs fruits. L’amélioration n’est toutefois pas généralisée ; les pressions déflationnistes ont persisté et l’activité de crédit a continué de s’affaiblir.
Dans le secteur des services, la croissance de l’activité a accéléré à +6,3% en g.a. en octobre, contre +5,1% en septembre et +4,7% en moyenne sur les quatre mois précédents. Ce regain de vigueur a notamment été porté par les ventes au détail, qui ont été encouragées par des périodes de soldes et la poursuite des programmes de « remplacement des biens de consommation durable » subventionnés par les pouvoirs publics. Le marché immobilier a également donné des signes d’amélioration : la contraction des volumes de ventes est tombée à -1,6% en g.a., contre -12% au T3. En revanche, les démarrages et les finalisations de chantiers ont continué de chuter fortement en octobre.
Dans le secteur industriel, la croissance s’est établie à +5,3% en g.a. en octobre, quasiment comme en septembre (+5,4%), après quatre mois de ralentissement. Elle a été tirée par la solide performance des exportations de marchandises, qui ont rebondi en octobre, en volume et en valeur (+12,7% en g.a. en dollars courants, après +4,6% en g.a. en moyenne sur les neuf premiers mois de 2024).
D’ici la fin de l’année, la dynamique plus favorable de la croissance dans les services et dans l’industrie devrait se poursuivre. Le secteur manufacturier devrait bénéficier d’un regain des commandes à l’exportation, en anticipation des hausses des droits de douane américains promises par Donald Trump. La demande intérieure devrait continuer de se renforcer, quoique modérément. Elle reste en effet bridée par plusieurs facteurs : la confiance du secteur privé reste faible, les ajustements nécessaires dans le secteur immobilier ne sont pas terminés, les conditions sur le marché du travail restent dégradées et freinent la progression des revenus, les pressions déflationnistes demeurent et pèsent sur les profits des entreprises. De fait, les prix à la production ont baissé en octobre (-2,9% en g.a.) pour le 25e mois consécutif, l’inflation des prix à la consommation a de nouveau fléchi (+0,3% en g.a. après +0,5% au T3) et l’inflation sous-jacente est restée faible (+0,2% en g.a.).
Enfin, la croissance de l’encours de crédit domestique a continué de ralentir en octobre : le total des financements à l’économie (social financing) a augmenté de +7,8% en g.a. en termes nominaux, après +8,1% au T3. D’un côté, la croissance des prêts bancaires aux ménages s’est légèrement redressée, après neuf mois de ralentissement – ceci résulte de l’assouplissement des règles encadrant les prêts au logement et explique la moindre contraction des ventes de logements. D’un autre côté, la croissance des prêts aux entreprises et de leurs émissions obligataires a continué de ralentir, conséquence de la faiblesse de la demande et de l’offre de crédits. Les banques s’avèrent frileuses après plusieurs années de détérioration de la qualité de leurs actifs et de leurs marges d’intérêt. Le projet du gouvernement central de recapitaliser les principales banques publiques nationales pourrait aider celles-ci à renforcer leur offre de prêts.