La désinflation est de retour en Italie. Après avoir enregistré une légère hausse en mars (1,2% a/a ; +0,4 pp sur un mois), l’inflation est repassée sous la barre des 1% en avril (0,9% a/a), principalement en raison de la déflation toujours importante de la composante énergétique (-12,2% a/a). Bien qu’elle diminue, l’inflation dans les services reste forte (+3,1% a/a ; -0,2 pp sur un mois), gardant l’inflation sous-jacente à 2,2%. Néanmoins, les tendances désinflationnistes sur les prix à la consommation devraient se poursuivre, l’évolution des prix de production étant toujours négative (-9,6% a/a en mars).
Le marché du travail continue d’enregistrer des records. Le volume d’emploi (23 849 millions) a atteint son meilleur niveau historique en mars, et le taux de chômage (7,2%) a retrouvé son niveau d’il y a quinze ans. Par ailleurs, la croissance des salaires négociés (3% a/a en mars), supérieure à l’inflation, devrait redonner du pouvoir d’achat aux ménages et soutenir leur consommation intérieure. Pour le moment toutefois, les effets restent mitigés : les immatriculations de nouveaux véhicules ont fortement rebondi en avril (+7,5% a/a), mais les ventes au détail en volume ont reculé au T1 (-0,4% t/t).
Ces éléments positifs n’ont toutefois pas permis à la confiance des ménages de s’améliorer. Celle-ci s’est de nouveau dégradée en avril (-19,1 ; - 2,3 points sur un mois), principalement en raison de détériorations toujours plus fortes des composantes relatives aux anticipations de la situation financière (-2,2 points sur un mois) et économique (-5,9 points sur un mois) sur l’année à venir.
Le PMI composite reste en zone d’expansion à 52,6 mais il s’est également affaibli en avril (-0,9 point), principalement en raison d’une forte détérioration de l’indice PMI manufacturier. Après être retourné en zone d’expansion pour la première fois depuis un an en mars, ce dernier est reparti en zone de contraction en avril (47,3) en raison de faibles niveaux de demande et de production. De son côté, le PMI services continue, en revanche, de signaler une forte croissance du secteur (54,3). La demande reste importante, mais elle est accompagnée d’une forte hausse des prix des intrants. Les entreprises restent toutefois optimistes quant à l’avenir du secteur (66,9).
Après une croissance de 0,3% t/t au T1 2024, nous prévoyons que le PIB réel italien progressera au même rythme au T2. Sur l’ensemble de l’année 2024, nous anticipons que la croissance italienne restera légèrement supérieure à celle de la zone euro (0,8% a/a), en atteignant 1,1% en moyenne annuelle.
Achevé de rédiger le 24 mai 2024