Si l’activité manufacturière au Royaume-Uni évolue, comme ailleurs en Europe, à un niveau très dégradé, la situation reste moins préoccupante outre-Manche. La production industrielle affichait une hausse de 1,1% m/m en août, revenant ainsi sur ses niveaux d’avril. La baisse de la production en glissement annuel s’est quasiment résorbée (-0,3% a/a). Cette situation est en concordance avec l’indice PMI manufacturier pour le mois d’octobre, en baisse par rapport au mois précédent (-1,2 point, à 50,3), mais qui se maintient en zone d’expansion. L’indice PMI dans les services se replie de 0,6 point à 51,8 et a donc également contribué au recul du composite, qui a baissé de 0,9 point à 51,7 en octobre.
La consommation de biens a retrouvé un peu d’élan au troisième trimestre. Les nouvelles immatriculations de véhicules ont progressé de 2,2% m/m en septembre et le glissement sur trois mois a atteint son meilleur niveau depuis mai 2021.[1] Dans son sillage, la production automobile a également rebondi en septembre vers un plus haut niveau en sept mois. De plus, les ventes au détail ont progressé de 0,3% m/m en septembre et de 1,9% t/t au T3. Les dépenses en alimentation ont toutefois rechuté (-1,9% m/m), l’ONS soulignant, à titre anecdotique, les effets « du mauvais temps » et la réduction des dépenses dans les produits alimentaires haut de gamme.
Les dynamiques d’emploi restent difficiles à cerner compte tenu des problèmes actuels autour de la fiabilité de l’enquête LFS. Néanmoins, l’ONS publie depuis plusieurs mois des données issues des remontées administratives des entreprises, qui indiquent une progression de 0,1% m/m (+26 700) du nombre de salariés en septembre. Cela fait toutefois suite à une chute d’une ampleur plus importante le mois précédent, à hauteur de 0,4% m/m (-117 500).
Le risque inflationniste a largement reflué et la Banque d’Angleterre devrait, a priori, entériner une deuxième baisse de ses taux directeurs lors de la réunion du 7 novembre. L’inflation headline a reculé à 1,7% a/a en septembre, tirée essentiellement à la baisse par la chute du prix des carburants et du transport aérien. Des poches de résistance perdurent toutefois au sein des services – notamment dans les activités de loisirs et de culture (+7,4% a/a), téléphonie (+4,6%) et hôtellerie, cafés & restauration (+4,1%).
Malgré un rebond d’activité post-Covid moins important que la moyenne de la zone euro, le Royaume-Uni a rattrapé une partie de son retard en 2024 et devrait poursuivre sur cette lancée en 2025. C’est notre prévision, tout comme celle du FMI, qui a d’ailleurs relevé à la hausse ses anticipations de croissance pour 2024 de 0,7% à 1,1%, tout en maintenant son estimation pour 2025 à 1,5%.
Achevé de rédiger le 24 octobre 2024