D’après les données conjoncturelles récentes, l’hétérogénéité des situations économiques se confirme, voire s’accentue, entre les États-Unis, dont la croissance resterait au beau fixe au 3e trimestre (0,7% t/t au T3 selon notre prévision) et les autres zones, notamment la zone euro, où la reprise semble s’essouffler (0,2% de croissance au T3 selon notre prévision et notre nowcast).
Les indicateurs de climat des affaires soulignent une faiblesse de l’industrie partout dans le monde, mais davantage marquée en zone euro. A contrario, les services demeurent relativement résilients dans la plupart des pays, et plus encore aux États-Unis, où le niveau de l’ISM non manufacturier est élevé. La France et le Japon sont deux cas particuliers, avec une détérioration assez claire du climat des affaires en octobre, y compris dans les services (que l’on peut expliquer en France par la période d’incertitude qui entoure la préparation du budget et par les effets de contre-coup post-JO).
La confiance des ménages bénéficie de la désinflation récente, mais avec des exceptions notables, dont l’Allemagne (où cette désinflation apparaît plus modérée, singulièrement dans les services). Le refroidissement perceptible sur le marché du travail a également pu, en parallèle, contribuer à peser sur le sentiment des ménages dans la plupart des pays.
Ces éléments négatifs concernant des pays importants de la zone euro (France et Allemagne) font peser un risque baissier sur notre prévision en zone euro au T4 (0,3% t/t), tandis que ces risques sont plus équilibrés aux États-Unis (prévision de 0,5% t/t).
À la faveur des progrès qui se poursuivent sur le front de la désinflation, associés aux signes de fléchissement du marché du travail, les banques centrales ont ajouté un cran supplémentaire à leur assouplissement monétaire : la BCE, en réduisant son taux directeur à la fois en septembre et en octobre (alors que jusqu’à récemment seul un mouvement en septembre faisait consensus) et la Fed, en réduisant le sien de 50 pdb plutôt que de 25 pdb en septembre. La Banque d’Angleterre devrait suivre avec un mouvement de 25 pdb début novembre. La BoJ, pour sa part, ne devrait pas annoncer d’étape supplémentaire dans son resserrement monétaire à brève échéance.
Achevé de rédigé le 29 octobre 2024