Les Jeux Olympiques (JO) auront été une courte parenthèse positive, désormais refermée, comme en témoigne le PMI services, qui a culminé à 55 au mois d’août au milieu de performances nettement plus atones. Toutefois, cet effet JO devrait avoir soutenu la croissance au T3 (0,4% t/t selon notre scénario). Notre nowcast est un peu plus bas (0,3%) et souligne le risque que, hors effet JO (estimé à 0,2% par l’Insee), l’économie française ait ralenti au T3 (après 0,2% t/t de croissance au T2). Elle ralentirait encore au T4, à en juger par la détérioration récente dans les services (PMI à 48,3 en octobre après 49,6 en septembre) et dans l’industrie (PMI sur la production en repli de 44 à 42,5).
La rotation dans les déterminants de la croissance devrait continuer à se renforcer. Si la consommation et l’investissement des ménages ont fléchi depuis début 2022, l’investissement des entreprises n’a suivi cette tendance qu’à partir de la mi-2023. Il continuerait de se détériorer au second semestre 2024 à en croire notamment la dégradation des carnets de commande dans les secteurs B2B (enquête de l’Insee dans l’industrie manufacturière), alors que la demande des ménages devrait se raffermir. Elle est portée par le redressement de la confiance des ménages (95 en septembre, +4 points en deux mois), même s’il s’est érodé en septembre (-1 point à 94).
La désinflation, notable en septembre (1,4% a/a selon l’indice harmonisé, contre 2,2% en août) et qui devrait se prolonger (baisse prévue de 9% du tarif réglementé de l’électricité en février 2025), jouerait aussi favorablement. Toutefois, le soutien apporté par la demande des ménages est sujet à des aléas. En raison de l’inflation des services d’abord : avec des hausses à prévoir, fin 2024 et début 2025 (consultations médicales, assurances habitation et automobile, complémentaires santé). Ensuite, le climat de l’emploi mesuré par l’Insee, en deçà de 100 depuis cinq mois (97 en octobre), témoigne d’un refroidissement sur le marché du travail. La diminution récente des créations d’entreprises (-4% t/t au T3) pointe également dans le sens d’une détérioration.
Au global, nous anticipons une baisse de la croissance française au 4e trimestre (0,1% t/t), les vents contraires se renforçant. Si un rebond temporaire des achats d’automobiles (lancement de nouveaux modèles et achats en anticipation d’un renforcement possible du malus sur les véhicules les plus polluants en 2025) pourrait, notamment, soutenir la consommation, l’incertitude entourant le processus budgétaire en cours pourrait annuler cet effet.
Achevé de rédiger le 29 octobre 2024