La Turquie bénéficie d’une accalmie financière depuis la mi-2022 avec une plus grande stabilité du taux de change par rapport au premier semestre, une baisse des primes de risque et des rendements obligataires. La croissance a stagné au T3 2022 mais l’inflation mensuelle ralentit et les indicateurs conjoncturels disponibles sur le T4 2022 restent bien orientés [...]
En Turquie, la croissance a bien résisté (+3,9% en glissement sur un an au T3 2022) en dépit de l’envolée de l’inflation. La consommation des ménages en a été le principal soutien avec une progression de 19%. Pourtant, l’accélération de l’inflation (de 19% en glissement sur un an au T3 2021 à 74% au T2 2022) a entrainé une contraction de la masse salariale en termes réels jusqu’au T2 2022 malgré une forte reprise de l’emploi [...]
La situation économique de la Turquie offre toujours un contraste saisissant avec, d’un côté, une croissance qui résiste et, de l’autre, une inflation galopante, des réserves de change qui s’amenuisent et une livre qui se déprécie. Bref, le roseau plie mais ne rompt pas. Éléments d’explications dans cette nouvelle édition d’Eco TV Week.
La situation économique de la Turquie offre des contrastes saisissants avec une croissance soutenue jusqu’au T1 2022, une inflation galopante, des entreprises beaucoup plus confiantes que les ménages, un excédent budgétaire primaire. À cela s’ajoutent une aggravation du déficit courant, en raison du gonflement de la facture énergétique, et des conditions d’emprunt domestique pour l’État à un taux réel négatif inédit malgré des sorties massives d’investissements de portefeuille [...]
La politique monétaire et de change en Turquie confrontée à l’instabilité financière : ressorts et conséquences.
Au cours des 15 derniers jours, la livre turque s’est dépréciée de 21% par rapport à l’euro dont plus de 10% la seule journée du 23 novembre. Parallèlement, les rendements des obligations d’Etat à 10 ans ont franchi la barre des 20% [...]
La Turquie bénéficie d’une croissance élevée en 2021 qui fait suite à une relance par le crédit mise en œuvre en 2020. La performance cumulée de 2020-2021 aura permis de combler le retard de croissance lié à une succession de chocs entre 2018 et 2020. L’investissement et l’industrie retrouvent ainsi leurs poids antérieurs. Les réserves de change se sont reconstituées par rapport au faible niveau qu’elles avaient atteint en 2020 [...]
La Turquie a enregistré une croissance élevée au 2ème trimestre 2021 par rapport au même trimestre de 2020. Si le rebond est naturel, en comparaison d’une période où le confinement était de mise, son ampleur reste majeure. Toutefois, cette croissance ne va pas sans quelques péripéties : la principale d’entre elle est l’inflation qui dépasse actuellement les 19%.
L’annonce d’un changement de cap de politique monétaire en novembre 2020 avait permis d’apaiser les tensions financières. Avec le remplacement du gouverneur de la banque centrale en mars, l’inquiétude est revenue. La dépréciation de la livre a repris. Les taux d’intérêt et les primes de risque se sont tendus. La priorité sera donnée au soutien de la croissance, au prix du maintien de déséquilibres macroéconomiques élevés [...]
Au troisième trimestre 2020, la Turquie avait déjà retrouvé son niveau de PIB d’avant-Covid. Cette « prouesse » s’explique par un soutien conséquent de la politique économique, tant budgétaire que monétaire, qui n’a pas été sans risques. L’inflation n’a pas diminué et le compte courant a de nouveau basculé en déficit, au contraire d’autres pays émergents, ce qui a contribué à la forte dépréciation de la livre turque [...]
La Turquie bénéficie d’un retour rapide et prononcé de la croissance du PIB depuis la fin du printemps. C’est habituel pour une économie régulièrement soumise à des chocs externes amplifiés par les sorties de capitaux. Elle s’en relève une fois de plus grâce au soutien marqué de la politique économique [...]
Notre baromètre des indicateurs de la Turquie montre une bonne résistance de l’économie jusqu’en février/mars. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas imposé de confinement généralisé de sorte que le choc d’offre est moins fort que dans les autres économies européennes [...]
L’économie turque fait face à une difficulté qu’elle a déjà su surmonter par le passé : une crise mondiale, qui devrait provoquer une forte baisse de ses exportations, mais également une contraction des financements extérieurs. Toutefois, à la différence de 2018, la Turquie n’apparaît pas en surchauffe conjoncturelle, tandis que la baisse du prix du pétrole et l’apparition d’un excédent courant sont deux facteurs d’atténuation des risques [...]
Les indicateurs du radar de l’économie turque dépeignent une économie qui résiste au ralentissement économique mondial et aux incertitudes liées à l’engagement militaire en Syrie. La croissance du PIB réel a nettement rebondi au T42019 (+5,9% sur un an contre 1% au T3) grâce notamment à la consommation privée et au retour à la confiance des chefs d’entreprise [...]
En proie à la stagflation, l’économie turque pourrait déroger à sa tradition de « stop and go » compte tenu du nécessaire désendettement du secteur privé et du contexte international moins favorable. La désinflation se poursuit mais demeure vulnérable aux accès de volatilité du taux de change. Les aléas (géo)politiques et la dollarisation de l’économie complexifient la gestion de la politique monétaire [...]
Après une chute vertigineuse de 42% par rapport à la moyenne euro-dollar entre janvier et août 2018, dont la moitié sur le seul mois d’août, la livre turque (TRY) a rebondi de 15% entre septembre et décembre, dans le sillage de la hausse massive des taux d’intérêt par la banque centrale (CBRT). Mais elle s’est de nouveau dépréciée de 10% au cours des deux derniers mois, sur fond de stagflation [...]
Alors que se profilent les élections municipales (31 mars), test important pour le gouvernement, celui-ci a relancé les grandes manœuvres pour soutenir l’économie et faire valoir ses intérêts en Syrie, au prix d’un regain de tensions diplomatiques avec les Etats-Unis. Les tensions financières se sont apaisées depuis la crise de change d’août dernier, mais la situation conjoncturelle reste dégradée [...]
Une crise de change a éclaté en Turquie en août dernier. Au-delà des facteurs (géo)politiques, la détérioration des fondamentaux macroéconomiques et l’érosion de la crédibilité du « policy mix » expliquent en grande partie la chute de la livre turque. Le durcissement de la politique économique annoncé par les autorités a permis un certain répit sur les marchés financiers. Cependant, regagner la confiance des investisseurs passera par une réconciliation avec l’Occident [...]
Suite à la réélection du président Erdogan et à la victoire de l’alliance AKP-MHP aux législatives du 24 juin, les marchés ont salué la fin à court terme de l’incertitude politique. Toutefois, dans un contexte de tensions sur les marchés émergents et de hausse du risque géopolitique, les investisseurs s’inquiètent de la trajectoire économique et politique de la Turquie [...]
Suite à la réélection du président Erdogan et à la victoire de l’alliance AKP-MHP aux législatives du 24 juin, les marchés ont réagi positivement, saluant la fin à court terme de l’incertitude politique. L’accalmie a toutefois été brève. Au cours des trois derniers mois, la livre turque s’est dépréciée de 15% par rapport au dollar US et l’indice de la bourse d’Istanbul a chuté de 18% [...]
La Turquie est l’une des vingt premières puissances mondiales avec 84 millions d’habitants. Le pays a des relations commerciales diversifiées avec l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie.
Fruit de réformes structurelles en profondeur, lancées après la crise de 2000-2001, la croissance du PIB réel s’est établie en moyenne à 5,7% de 2002 à 2018. Cependant, ces résultats ont été obtenus grâce au soutien grandissant de l’action publique avec, à la clef, des déséquilibres macroéconomiques. Le pays a connu plusieurs cycles d’expansion et de récession au cours des dernières années, dont deux chocs économiques sévères : une crise monétaire suivie d’une période de récession en 2018 et l’épidémie de Covid-19 au deuxième trimestre 2020. Le pays a pu faire face à l’épidémie de Covid-19 grâce à d’importantes mesures de soutien (forte augmentation de l’endettement public et du crédit intérieur). Une inflation forte (supérieure à 10% au cours des quatre dernières années, sans aucun signe de désinflation) ainsi que le niveau bas des réserves de change exercent des pressions considérables sur le taux de change. De plus, les déficits structurels des comptes courants renforcent la vulnérabilité du pays aux pressions sur le refinancement de la dette et sur le taux de change.