La croissance économique, jusqu’à présent très dynamique, devrait faiblir et les autorités sont confrontées à plusieurs défis en 2023. La consolidation des comptes publics est une priorité à court terme, faute de quoi la Roumanie pourrait faire l’objet de nouvelles mesures disciplinaires de la part de l’Union européenne. L’inflation reste élevée, même si elle reflue depuis fin 2022. Cela devrait inciter les autorités monétaires à privilégier un statu quo [...]
La Roumanie affiche un solde courant structurellement déficitaire depuis plusieurs années. Cette année, le déficit devrait se dégrader et pourrait avoisiner 10% du PIB après s’être établi à -7,3% en 2021. Sur les neuf premiers mois de l’année, il a déjà atteint EUR 20,2 mds, dépassant largement le chiffre observé pour l’ensemble de l’année 2021. Il s’agit du déficit le plus élevé au sein des pays d’Europe centrale [...]
L’économie roumaine a fortement ralenti au S2 2021, l’accélération de l’inflation ayant entraîné une baisse du pouvoir d’achat des salariés pour la première fois depuis 2010. Pour autant, la croissance est restée déséquilibrée et l’endettement public et privé s’est alourdi entre 2019 et 2021. Le resserrement monétaire est intervenu trop tardivement en 2021 et demeure très mesuré depuis le début de l’année [...]
Le rebond de l’économie roumaine est spectaculaire. Le PIB a déjà retrouvé son niveau pré-Covid et la croissance économique devrait être de 8,2% en 2021. Mais cette performance s’accompagne de déficits budgétaire et externe élevés. En conséquence, la dette publique ne devrait pas se réduire à horizon 2022, contrairement aux autres pays d’Europe centrale. Les emprunteurs qui ont bénéficié d’un moratoire sur les remboursements de dette présentent un taux de créances douteuses élevé (10,9%) [...]
L’économie roumaine s’est progressivement déséquilibrée au cours de ces dernières années, terminant l’année 2019 avec des déficits jumeaux (budgétaire et courant) significatifs. Une politique budgétaire accommodante a soutenu la croissance et devrait continuer de le faire. Toutefois, la Roumanie n’échappera pas à une contagion du ralentissement économique lié à la pandémie. Le pays devrait basculer en récession, alors même que sa croissance s’est déjà amoindrie [...]
Les contre-pouvoirs et les garde-fous institutionnels sont parvenus à endiguer quelque peu les mesures gouvernementales contraires au marché et au respect de l’État de droit. Une orientation politique plus pragmatique et prévisible est désormais envisageable. Par ailleurs, un atterrissage économique en douceur est attendu, le dynamisme de la demande intérieure limitant les effets de la dégradation des conditions extérieures [...]
La Roumanie est un pays à revenu intermédiaire de 19,5 millions d’habitants. Le pays a adhéré à l’Union européenne en 2007, juste avant de plonger dans une grave récession en 2009-2010, ce qui a eu de graves conséquences en termes de prêts non productifs. Sa monnaie est le leu (RON). Au cours de la dernière décennie, la Roumanie a enregistré une croissance du PIB significative et obtenu un rééchelonnement de sa dette. Ainsi, les niveaux d’endettement public et privé du pays étaient relativement faibles au moment d’aborder l’épidémie de Covid-19. La Roumanie a assez bien surmonté le choc économique qui a suivi. La récession était inévitable, mais le PIB du pays a été l’un des premiers de la région à retrouver ses niveaux pré-Covid.
L’instabilité politique reste l’un des principaux risques de la Roumanie dans la mesure où elle renforce la probabilité d’un dérapage budgétaire. Le climat des affaires continue de pâtir des faiblesses du système judiciaire roumain et de la corruption, qui freinent le potentiel de croissance. En effet, les gains de productivité sont insuffisants. Parmi les points faibles, les déficits jumeaux (budgétaire et des comptes extérieurs) sont structurels.