En Europe centrale, les comptes nationaux du troisième trimestre ont été publiés en début de semaine. La Hongrie est sortie de récession après 4 trimestres de croissance négative. La Pologne connaît toujours une croissance erratique avec un rebond de l’activité cette fois-ci. Mais dans l’ensemble, les autres pays d’Europe centrale voient un ralentissement de leur activité.
En Roumanie, la croissance du PIB s’est établie à +0,4% en rythme trimestriel au T3 après +0,9% au trimestre précédent. Malgré tout, l’économie roumaine devrait faire preuve de résilience cette année alors que certains pays comme la Hongrie ou encore la République tchèque pourraient enregistrer une croissance négative en 2023.
Alors que la croissance roumaine résiste plutôt bien, les déficits public et courant, aussi appelés déficits jumeaux, restent dégradés. L’an dernier, le déficit budgétaire a atteint 6,3% du PIB et il pourrait dépasser 5% du PIB cette année. La situation ne va guère s’améliorer à court terme. Les hausses successives de pensions, y compris une nouvelle prévue en 2024, tout comme l’augmentation des dépenses militaires depuis le début de la guerre en Ukraine vont peser sur le budget du gouvernement.
Par ailleurs, au 31 décembre 2023, les mesures dérogatoires de l’UE concernant le Pacte de stabilité et de croissance prendront fin, ce veut dire que les pays de l’UE devront s’y conformer et s’engager entre autres à ne pas dépasser un déficit budgétaire de 3% du PIB.
Pour la Roumanie, compte tenu des rigidités budgétaires, cet objectif est peu réaliste à l’heure actuelle. Il est peu probable que des mesures d’envergure en matière de consolidation soient mises en place l’an prochain avec la tenue de 4 élections en 2024.
Quant au déficit courant, il était parmi les plus élevés dans la région à 9,1% du PIB en 2022. Cette année, l’amélioration attendue sera sans doute bien plus faible que ses voisins, ceci en raison d’un déficit commercial encore très prononcé.
Alors que les déficits persistent, leur financement n’a pas, pour autant, posé de problème majeur ces dernières années. Cela reste aussi gérable à court terme. Les fonds européens, comme les années précédentes, devraient combler une partie des besoins. Les besoins de financement du gouvernement pourraient aussi être couverts par des émissions obligataires.
De même, les flux d’investissements directs étrangers sont restés importants et ce, même en dépit des incertitudes géopolitiques. Ce sera probablement le cas à court terme. Par ailleurs, les indicateurs de liquidité et de solvabilité sont solides et peuvent contribuer à atténuer les effets de chocs potentiels.