Les chiffres du PIB pour le 3e trimestre 2024 ainsi que les données conjoncturelles récentes confortent la hiérarchie entre les principales économies avancées en matière de croissance.
Les États-Unis et l’Espagne restent en tête avec une croissance au beau fixe au 3e trimestre 2024 et des perspectives favorables pour le 4e (bien qu’en léger ralentissement de 0,7% à 0,5% t/t pour les États-Unis). À l’inverse, l’Allemagne et l’Italie sont en queue de peloton avec une quasi-stagnation pour l’Allemagne (+0,1% t/t) et une croissance au point mort pour l’Italie (croissance nulle). Il s’agit, en termes de taille absolue, des deux principales industries de la zone euro (devant la France) et ces deux pays pâtissent logiquement davantage des difficultés du secteur manufacturier, par ailleurs assez généralisées.
Les indicateurs du climat des affaires se sont dégradés en novembre, notamment en France et en Allemagne – entraînant dans leur sillage la zone euro – ainsi qu’au Royaume-Uni. Dans plusieurs pays (Allemagne, Royaume-Uni), la production manufacturière est même proche du plus bas niveau enregistré post-Covid. Au Japon, les indicateurs du climat des affaires sont cohérents avec une conjoncture plus stable.
Les signaux envoyés par le marché du travail sont mixtes avec, d’un côté, un net ralentissement des créations d’emplois (voire des destructions comme en Allemagne ou en France) et, de l’autre, une dynamique des salaires qui demeure favorable et s’accentue même du point de vue des salaires négociés en Allemagne et, à un moindre degré, en Italie. Conséquence de ces signaux contradictoires : la confiance des ménages ne bénéficie pas pleinement des gains de pouvoir d’achat associés.
Les différences persistantes en termes de croissance des deux côtés de l’Atlantique pourraient ouvrir une période de divergence en matière de politique monétaire. Si la BCE devrait poursuivre ses baisses de taux, la Réserve fédérale a signalé, par l’intermédiaire de son président, Jerome Powell, qu’il n’y avait pas d’urgence à continuer d’assouplir la politique monétaire. À ce stade, nous tablons toujours sur un nouvel assouplissement en décembre mais un statu quo paraît tout aussi probable. Statu quo pour lequel la Banque d’Angleterre devrait probablement opter lors de sa prochaine réunion en décembre, tandis que la Banque du Japon devrait procéder à une nouvelle hausse de taux.
Achevé de rédigé le 27 novembre 2024