La dégradation des indices PMI est moins nette au Royaume-Uni qu’en zone euro, mais elle est bien enclenchée depuis cet automne : le composite PMI a reculé de 1,8 point à 49,9 en novembre, avec une détérioration à la fois dans le secteur manufacturier (-1,3 point à 48,6) et dans les services (-2 points à 50). Par ailleurs, la production industrielle, en moyenne lissée sur trois mois, a atteint en septembre son plus bas niveau post-Covid. Comme l’industrie, le secteur de la construction résidentielle reste également déprimé, avec un indice PMI en recul de 4,9 points à 49,4 en novembre. Cela fait suite à une nouvelle contraction de la construction de logements (hors logements sociaux) de 0,7% au T3, après une baisse conséquente de 2,2% t/t au T2.
Ces dynamiques sont toutefois contrebalancées par une reprise de la consommation et des autres postes de l’investissement. Selon les chiffres préliminaires de l’ONS, la consommation finale des ménages et l’investissement des entreprises – hors construction de logements – ont progressé, respectivement, de 0,5% t/t et de 1,2% t/t au T3, en hausse pour le troisième trimestre d’affilée. Si les ventes au détail ont reculé de 0,7% m/m en octobre, elles progressent à nouveau en moyenne sur trois mois.
L’inflation a rebondi en octobre de 1,7% à 2,3% a/a, tirée essentiellement par la hausse des tarifs réglementés sur le gaz et l’électricité, qui a pris effet ce mois-là. À 5,0%, l’inflation dans les services ne reflue pas – elle reste notamment importante dans la santé et l’éducation. Les marges de manœuvre sont donc toujours réduites pour la Banque d’Angleterre, qui devrait opter pour le statu quo lors de la réunion du 19 décembre.
La croissance du PIB réel pour le T3 est ressortie en dessous des attentes, à 0,1% t/t. La progression de la consommation et de l’investissement évoquée précédemment a été en partie compensée par la baisse des exportations et surtout par les effets de déstockage. Le soutien apporté par le recul des taux d’intérêt à l’activité reste encore limité, mais jouera plus favorablement au T4 2024 et a fortiori en 2025. Nous anticipons un rebond de la croissance à hauteur de 0,3% t/t au quatrième trimestre, avant un renforcement et une stabilisation à hauteur de 0,4% en rythme trimestriel sur l’ensemble de l’année 2025.
Achevé de rédiger le 25 novembre 2024