La croissance française a surpris à la hausse au 1er trimestre, atteignant 0,2% t/t en 1re estimation, soutenue par la consommation des ménages et l’investissement des entreprises dans les services. Notre prévision pour le 2e trimestre est du même ordre (notre nowcast, à 0,3% t/t, suggère même un risque à la hausse), confirmant le retour à une croissance un peu plus forte, après un 2e semestre 2023 à + 0,1% par trimestre.
Le climat des affaires suggère en effet la poursuite d’un momentum favorable pour les services. À noter que le PMI publié par S&P Global s’est révélé supérieur lors des deux derniers mois (51,3 en avril, 49,4 en mai) aux niveaux atteints depuis juin 2023. Si la croissance est tirée par les services, la dynamique sur les biens est moins favorable, avec une production en recul de 0,9% t/t au 1er trimestre (-0,1% pour la seule industrie manufacturière).
On observe la même divergence dans la consommation des ménages qui doit essentiellement sa progression (0,4% t/t au 1er trimestre) aux services marchands, alors que celle des biens a été nulle. Un phénomène structurel, avec la place significative accordée aux loisirs, ainsi que la digitalisation et l’uberisation croissante de la consommation. Cette tendance s’est encore accélérée en raison de l’inflation accumulée depuis début 2022 et de la remontée des taux d’intérêt qui ont plus pesé sur les dépenses en biens.
Malgré la poursuite du repli de l’inflation en avril (2,4% a/a selon l’indice harmonisé), la confiance des ménages reste assez nettement en deçà de sa moyenne historique (100), à 90 en mai. Toutefois, le solde d’opinion sur les perspectives d’évolution du chômage reste, à 27 en mai, inférieur à sa moyenne de long terme. Cette évolution est en ligne avec un taux de chômage (7,5% au 1er trimestre) qui n’a que peu rebondi malgré la faible croissance observée depuis début 2022. La consommation des ménages devrait continuer de progresser, de manière inégale toutefois entre les biens et les services.
Achevé de rédiger le 29 mai 2024