L’avant-dernière réunion du FOMC de 2024 a débouché, comme attendu, sur une réduction de 25 pb de la cible de taux, à +4,5% - +4,75%. Les échéances à venir s’annoncent plus complexes pour la Fed, entre un atterrissage en douceur de l’économie restant à délivrer, et la victoire présidentielle de Trump dont les projets économiques sont susceptibles d’accroître l’inflation, et dont l’inimitié à l’encontre de Powell est notoire.
Vitesse de croisière : une baisse d’ampleur habituelle de 25 pb, unanimement attendue, a succédé au démarrage en trombe (- 50 pb) du cycle d’assouplissement de la Fed en septembre. Les risques entourant le mandat dual restent « globalement équilibrés ». La désinflation n’a pas gagné en vigueur et même si le refroidissement en douceur du marché du travail, au-delà des soubresauts mensuels, se poursuit, la Fed cherche à éviter qu’il ne devienne plus important et moins contrôlé.
Retrouvailles : pour Powell, la conférence de presse fut l’occasion d’une double affirmation. À titre personnel, en rejetant l’hypothèse d’une démission de son poste si Trump la lui réclamait. Au nom de l’institution, en rappelant l’existence de garde-fous légaux empêchant le président des États-Unis de démettre les gouverneurs de la Fed. En parallèle, il s’est refusé à toute « devinette, spéculation ou supposition » sur les changements de politique économique à venir et leur influence sur la politique monétaire.
Risques à moyen terme : Powell a laissé la porte ouverte pour une pause en décembre mais, pour l’heure, nous continuons de juger plus probable une nouvelle baisse de -25 pb pour conclure l’année 2024. À moyen terme, la politique monétaire se maintiendrait à un niveau plus restrictif qu’escompté si le risque inflationniste des mesures politiques portées par Trump (ex : limitation de l’immigration, hausse des droits de douane) devait se matérialiser. Les conditions financières s’en trouveraient d’autant plus resserrées que l’anticipation d’un élargissement du déficit, lié à l’élection de Trump, pourrait exercer une pression durable sur le prix des obligations américaines.