Au premier semestre 2020, les ventes massives de bons du Trésor par les investisseurs étrangers (-USD 12 mds à partir de mars 2020) et, dans une moindre mesure, la baisse des recettes touristiques ont provoqué une chute des réserves de change de la banque centrale. Celles-ci ont baissé de USD 9 mds pour atteindre USD 36 mds en mai. En parallèle, la position extérieure nette des banques commerciales est passée d’un surplus de USD 7,2 mds à un déficit de USD 5,4 mds. Fin mai, la liquidité en devises du système bancaire restait acceptable puisque les réserves officielles équivalaient encore à 5,8 mois d’importations de biens et services. Néanmoins, les perspectives négatives du secteur touristique (environ 16% des recettes courantes) et les incertitudes quant aux transferts futurs des travailleurs expatriés (soit plus d’un tiers des recettes courantes) font peser un risque sur les comptes extérieurs égyptiens. Cette vulnérabilité est renforcée par la flexibilité limitée de la livre égyptienne qui ne s’est que modestement dépréciée de 1,6% entre mars et mai 2020.
Une émission obligataire internationale de USD 5 mds, et surtout le soutien financier du FMI pour un montant d’environ USD 8 mds ont réduit l’incertitude pesant sur la liquidité en devises du pays. Les flux de portefeuille sont revenus à plus de USD 13 mds en août, tandis que la position extérieure nette des banques commerciales était de nouveau positive à USD 2,9 mds en octobre 2020. Les réserves de change de la banque centrale s’élevaient à USD 39,2 mds en novembre, soit 6,3 mois d’importations de biens et services.
Les perspectives sont relativement favorables à court terme. Les déboursements du FMI vont se poursuivre, et le rapport rendement/risque des titres de dette publique égyptiens restent attractifs pour les investisseurs étrangers, notamment compte tenu de l’amélioration des finances publiques.