En 2023, le PIB réel italien a progressé de près de 1 %. La croissance a été généralisée : la consommation des ménages a augmenté de 1,2%, notamment en raison de la poursuite de l’amélioration des conditions sur le marché du travail, et l’investissement est resté le principal moteur de la croissance. Les dépenses en machines et équipements de technologies de l’information et de la communication (TIC) sont en hausse de 20% par rapport à 2019, ce qui a eu des premiers effets positifs sur la croissance potentielle. La croissance des investissements depuis la période postpandémique a contribué à augmenter le nombre d’entreprises s’appuyant efficacement sur les technologies de transformation numérique pour soutenir leur productivité.
Une reprise tirée par l’investissement
Après avoir enregistré une croissance négative au T2 2023 (-0,2 % t/t), l’économie italienne s’est légèrement redressée au deuxième semestre (+0,2% t/t au T3 et au T4). Au T4, le PIB réel était supérieur de 4,2 % à celui du T4 2019 et à celui des autres principales économies de la zone euro.
Sur l’ensemble de l’année 2023, le PIB a augmenté de près de 1 %. Les variations des stocks ont pesé sur la croissance à hauteur de 1,3 point mais la contribution du commerce extérieur a été positive (0,3 pp), les importations ayant diminué tandis que les exportations ont légèrement augmenté. Selon les données de la balance commerciale, la valeur des exportations italiennes de biens est cependant restée inchangée à EUR 626 mds. Les exportations dans les pays de l’UE ont diminué, en raison de l’évolution décevante des ventes en Allemagne, tandis que les exportations aux États-Unis ont augmenté de près de 3,5 %.
La croissance de l’économie a été généralisée à l’ensemble des secteurs. La valeur ajoutée des services a augmenté de 1,6 % (contribuant à hauteur de 1,2 point à la croissance globale), et celle du secteur de la construction de près de 4 %. Bien qu’en décélération, la valeur ajoutée du secteur manufacturier a continué d’augmenter (+0,2 % en 2023), tandis que la production a fortement diminué (-2,5 %).
Malgré une forte baisse au T4 (-1,4 % t/t), la consommation des ménages a progressé de 1,2 % sur l’ensemble de l’année. Cette dernière a bénéficié de l’amélioration des conditions sur le marché du travail (le taux d’emploi a atteint 61,5 %, soit le niveau le plus élevé de ces vingt dernières années). Le pouvoir d’achat des ménages a donc bénéficié à la fois du redressement de leur revenu nominal et de la baisse de l’inflation. Malgré l’incertitude persistante concernant le scénario global, la confiance des consommateurs s’est améliorée, dépassant sa moyenne de long terme.
L’investissement est quant à lui resté le principal moteur de la croissance italienne en 2023. La formation brute de capital fixe a augmenté de près de 5%, ajoutant 1 point à la croissance du PIB réel. Par rapport à 2019, les investissements ont augmenté de plus de 25 %, portés par la hausse de près de 40% des investissements dans la construction, eux-mêmes largement soutenus par les aides publiques pour l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. Les dépenses en machines et en équipements de technologies de l’information et de la communication (TIC) ont, quant à elles, augmenté de 20 % par rapport à 2019, entraînant des premiers effets positifs sur la croissance potentielle italienne, passée d’un peu plus de 0,5 % (selon l’estimation du FMI datant d’avant la pandémie) à près de 1 %.
La taille des entreprises augmente
La reprise postpandémique s’est accompagnée de changements dans la structure et les orientations stratégiques de l’écosystème des entreprises italiennes. Selon la deuxième vague du recensement des entreprises de l’Istat, un processus de recomposition est apparu en faveur des entités plus grandes (et plus productives) entre 2019 et 2022 : les moyennes et grandes entreprises ont enregistré une augmentation de leur nombre et de leur effectif, alors que les petites et micro-entreprises n’ont connu qu’une hausse limitée (la plupart ont en fait connu des baisses). Dans le secteur industriel, le nombre de micro-entreprises a diminué d’environ 7 000 entités (-4,5 %), dans le secteur des services de 9 000 entités (-1,1 %), tandis que dans la construction et les services aux personnes, leur nombre a augmenté d’environ 390 000 (+10,3 % et +31,7 %, respectivement).
L’augmentation de l’emploi observée au cours de la période s’explique en grande partie par les moyennes et grandes entités, qui représentent 66,4 % des quelque 660 000 employés supplémentaires. Toutes les catégories de taille d’entreprise, à l’exception des moyennes entreprises actives dans les services aux particuliers, ont enregistré une augmentation de leur valeur ajoutée (tirée toutefois également vers le haut par l’inflation).
Ces mouvements se sont traduits par une augmentation de la taille moyenne des entreprises, généralisée dans la plupart des secteurs. Par ailleurs, la croissance des investissements dans la numérisation observée dans les entreprises italiennes depuis la période postpandémique a entraîné une augmentation du nombre d’entreprises désireuses et capables d’investir dans des technologies reposant plus efficacement sur la transformation numérique qui ont pour impact d’augmenter la productivité. Leur nombre est passé de 2,6 % à 7 % du total des entreprises de plus de 10 salariés, tandis que leur poids en termes de salariés a augmenté de 16,2 % à 22,2 %.
Achevé de rédiger le 2 avril 2024