La croissance économique ralentit en Italie. Après une contraction de 0,4% t/t au T2, l’activité économique n’a progressé que de 0,1% t/t au T3, frôlant donc le surplace ce trimestre-là. Celle-ci a été portée par les dépenses de consommation (+0,6% t/t, contribution de 0,4 point) et le commerce extérieur (contribution de +0,8 point). Néanmoins, ces évolutions positives ont été contrebalancées par un fort déstockage. De son côté, l’investissement a enregistré une variation trimestrielle de -0,1% au T3.
Cette quasi-stagnation de l’activité se retrouve également dans les résultats des enquêtes de conjoncture auprès des entreprises. Selon le rapport PMI de S&P Global, le secteur des services a peiné à repasser en zone d’expansion en novembre (49,5 ; + 1,8 point) et l’industrie manufacturière affiche de plus en plus de difficultés. L’indice PMI du secteur a atteint son plus bas niveau en cinq mois (44,4 ; - 0,5 point) sous l’effet notamment de la dégradation de la composante nouvelles commandes. La sous-composante relative à l’emploi a enregistré, en particulier, son plus fort recul depuis juillet 2020 (48 ; -1,6 point).
L’inflation harmonisée a, quant à elle, enregistré une des plus fortes baisses recensées en zone euro pour le mois de novembre (-1,2 pp, à 0,6% a/a). Celle-ci résulte principalement de la déflation accrue des prix de l’énergie, combinée à une nette décélération des prix des biens industriels (hors énergie) et des services. Cette modération des prix a finalement permis aux courbes d’inflation et des salaires de se croiser en octobre, la hausse des seconds s’élevant ce mois-là à 2,9% a/a contre une inflation légèrement inférieure à 2%. Cette progression des salaires réels, associée à un taux de chômage toujours historiquement faible (7,8% en octobre), devrait soutenir la consommation privée au T4 2023.
La croissance du PIB pour le dernier trimestre de l’année devrait en bénéficier. Nous tablons sur +0,1% t/t, ce qui amènerait le rythme de la croissance italienne en 2023, en moyenne annuelle, à dépasser légèrement celui de la zone euro (0,7% contre 0,5%). Nous anticipons ensuite une reprise peu soutenue en 2024, variant entre 0,2% et 0,4% en rythme trimestriel, qui laisserait toutefois la croissance annuelle italienne encore légèrement au-dessus de celle de la zone euro (0,9% contre 0,6%).
Lucie Barette (achevé de rédiger le 19/12/2023)