La conjoncture des mois de novembre et décembre fait apparaitre des différences assez nettes entre l’Europe, d’une part, les États-Unis et le Japon d’autre part.
En Europe, la croissance a marqué un net ralentissement au 3e trimestre (-0,1% t/t en zone euro et 0% au Royaume-Uni). Les premières données disponibles pour le 4e trimestre montrent que l’année se termine sur cette note plus négative, ce dont rend compte notre nowcast pour la zone euro, à -0,1% pour le 4e trimestre. Sur la base de ces chiffres, la zone euro aurait glissé au second semestre 2023 dans la récession (d’ordre technique et de nature modérée, mais cela reste une récession). Au Royaume-Uni, les données de l’ONS rapportent également une croissance négative en octobre (-0,3% m/m). A contrario, aux États-Unis, si les indicateurs conjoncturels sont plutôt en ligne avec notre scénario d’un net ralentissement de la croissance à 0,4% t/t au T4 (après +1,3% t/t au T3), ils ne témoignent pas pour le moment d’un risque de contraction de l’activité. Au Japon, après une croissance négative au T3 (-0,7% t/t) succédant à un bon T2 (+0,9% t/t), l’indice Tankan suggère un retour à la croissance au T4 (+0,4% t/t selon nos prévisions).
Les dernières statistiques d’inflation envoient également des messages différents mais pointant toujours, globalement, dans la bonne direction : celle de la désinflation. Celle-ci a été plus marquée en zone euro (-0,5 pp à 2,4% a/a en novembre) – particulièrement en Allemagne et en Italie –, au Royaume-Uni (-0,7 pp à 3,9% a/a en novembre ) ou au Japon (-0,6 pp à 2,6% a/a pour la région de Tokyo en novembre), et moins marquée aux États-Unis, où l’inflation sous-jacente est restée stable à 4% a/a en novembre, en ligne avec un marché du travail qui reste vigoureux. En zone euro, la situation sur le front de l’emploi se dégrade modérément et progressivement, masquant des divergences entre les pays, notamment en France ou en Allemagne, où l’impact de la détérioration de la conjoncture est plus marqué