La fin d’année s’annonce difficile en zone euro, un constat qui se dégage des indicateurs flash PMI pour le mois de décembre. L’indice composite, qui recule de 0,6 point à 47, est sous le seuil de 50 (en zone de contraction donc), pour le septième mois consécutif. L’indice sur l’emploi ne décroche pas, mais baisse progressivement depuis le mois d’avril pour s’établir à 49,6 en décembre, son plus bas niveau en trois ans. A 6,5% en novembre, le taux de chômage en zone euro s’est stabilisé à un niveau historiquement bas, qui s’apparente de plus en plus à un plancher. Nous anticipons une légère remontée du taux de chômage dans les prochains mois, cohérente avec l’évolution actuelle des indices PMI. Le taux de chômage des jeunes (moins de 25 ans) est déjà remonté d’un point en six mois, à 14,9% en octobre.
Selon notre prévision, confortée par notre nowcast, le PIB réel en zone euro se contracterait de 0,1% t/t au T4 (déjà -0,1% t/t au T3). Les ventes au détail ont progressé de 0,1% m/m en octobre, mais la moyenne mobile sur trois mois atteint son plus bas niveau en deux ans et demi. La production industrielle (hors construction) a atteint son plus bas niveau en trois ans, en contraction de 0,7% m/m en octobre (dont -3,4% m/m pour la production de machines et équipements hors transports).
L’inflation harmonisée en zone euro a reflué de 0,5 pp à 2,4% a/a en novembre, en raison d’une déflation plus importante sur l’énergie et d’un ralentissement de la hausse des prix des biens industriels (hors énergie) et des services. La baisse de l’inflation est la plus forte en Italie (-1,1 pp à 0,8%), en Allemagne (-1,3 pp à 3,0%) et en Finlande (-1,6 pp à 0,8%). L’indicateur PMI sur les prix des intrants dans les services s’est stabilisé, après une chute significative au premier semestre, mais reste à un niveau historiquement élevé (61,7). Une compression des marges des entreprises, sur fond de hausse des coûts unitaires du travail, pourrait freiner l’activité. Néanmoins, à ce stade, nous prévoyons toujours une reprise progressive de l’activité en 2024, avec une croissance plus solide à partir du printemps, portée par le reflux de l’inflation et une première baisse des taux directeurs en avril d’après nos prévisions.
Guillaume Derrien (achevé de rédiger le 19/12/2023)