Dans la première phase de l’assouplissement quantitatif, les marchés financiers considèrent que la forward guidance sur les rachats d’actifs et celle sur les taux directeurs sont étroitement liées. Cela génère un renforcement mutuel de ces deux instruments. Par la suite, la crainte que cet effet de signal agisse aussi dans l’autre sens peut se renforcer. La réduction des achats mensuels d’actifs peut être interprétée comme l’annonce d’un relèvement prochain des taux, une fois que les achats nets auront pris fin. Aux États-Unis, Jerome Powell a été très clair : une réduction progressive des achats d’actifs n’annoncerait pas un changement de perspective pour les taux des Fed funds
Près des 2/3 de la dette publique des pays d’Amérique centrale* est détenue par des non-résidents. Le Costa Rica dépend le moins de financements extérieurs. Le Nicaragua et le Panama en sont les plus dépendants – toutefois le profil de leurs créanciers est diamétralement opposé. Les engagements extérieurs du premier sont contractés quasi exclusivement auprès de créanciers publics (dette multilatérale ou bilatérale auprès de Taiwan par exemple) tandis que les ¾ de la dette externe du second est détenue par des créanciers privés (créanciers obligataires principalement). Cette part est comparable à celle de la République dominicaine – troisième plus gros émetteur d’obligations souveraines en Amérique latine en 2020
Les investisseurs étrangers ont fortement augmenté leurs achats de titres obligataires sur le marché local chinois depuis le T2 2020. Ces achats se sont concentrés sur les obligations souveraines. Ils détiennent ainsi actuellement seulement 3% du stock total d’obligations chinoises en monnaie locale, mais 10% des obligations émises par le gouvernement central. Le stock d’obligations locales détenues par les étrangers a augmenté de RMB 120 mds par mois en moyenne entre avril 2020 et février 2021, contre +RMB 41 mds au cours des douze mois précédents. Cette dynamique s’est soudainement interrompue en mars. Elle devrait reprendre à court terme, sans toutefois retrouver les niveaux d’achats de 2020
En 2020, le principal indice boursier brésilien - le B3 Ibovespa - s'est rapidement redressé après le choc de la pandémie de Covid-19. Après avoir atteint des sommets en janvier, l'indice a perdu 50% de sa valeur en mars avant de terminer l'année sur un gain de 3%. L'année s'est également terminée sur un nombre record d’introductions en Bourse (26 et près de USD 8 mds de fonds levés, un plus haut depuis 2007). Le produit de ces émissions a servi, dans l’ordre, à acquérir des actifs, alimenter des prises de participation en capital, couvrir des besoins en fonds de roulement, rembourser des dettes et investir dans les infrastructures. Des facteurs externes ont participé à ce rebond
Au premier semestre 2020, les ventes massives de bons du Trésor par les investisseurs étrangers (-USD 12 mds à partir de mars 2020) et, dans une moindre mesure, la baisse des recettes touristiques ont provoqué une chute des réserves de change de la banque centrale. Celles-ci ont baissé de USD 9 mds pour atteindre USD 36 mds en mai. En parallèle, la position extérieure nette des banques commerciales est passée d’un surplus de USD 7,2 mds à un déficit de USD 5,4 mds. Fin mai, la liquidité en devises du système bancaire restait acceptable puisque les réserves officielles équivalaient encore à 5,8 mois d’importations de biens et services
Le marché hypothécaire américain, qui fut l’épicentre de la crise financière de 2007-2008, n’a, pour l’heure, pas été réformé. Près de la moitié des 10 000 milliards de dollars de prêts à l’habitat sont garantis par l’État fédéral par le biais de deux sociétés privées (GSE), Fannie Mae et Freddie Mac, placées sous la tutelle d’une agence fédérale, la FHFA, depuis leur sauvetage en 2008. Depuis quelques semaines, les rumeurs selon lesquelles la FHFA chercherait à précipiter la fin de la tutelle des deux agences s’intensifient. Cette décision risquerait de restreindre l’accès des ménages au crédit hypothécaire en mettant fin prématurément au GSE Patch
La pandémie de Covid-19 a provoqué la plus grave récession de l’après-guerre en Allemagne. La chute brutale des recettes, combinée à des coûts qui ne s’ajustent qu’en partie seulement, a rapidement épuisé les réserves de trésorerie des entreprises. Celles-ci ont dû réduire les stocks, annuler des commandes et reporter des projets d’investissement, ce qui n’a fait qu’aggraver la récession. On pourrait être tenté de penser que l’investissement va retrouver vite sa dynamique, comme ce fut le cas après la Grande récession de 2008-2009, mais cela semble trop optimiste
Les indicateurs d’activité pour le mois de juillet attestent de la poursuite du redressement de l’économie chinoise, dont la croissance a déjà rebondi à +3,2% en glissement annuel au T2 2020 contre -6,8% au T1. La ré-accélération de la croissance de l’investissement depuis mars est principalement tirée par les infrastructures publiques, le secteur de la construction et l’immobilier, qui sont soutenus par les mesures de relance des autorités. L’investissement dans le secteur manufacturier s’est redressé plus lentement, contraint par les difficultés financières des entreprises, notamment des PME. Au second semestre 2020, l’investissement dans les infrastructures publiques devrait rester dynamique, aidé par une politique budgétaire toujours expansionniste
Confrontées à l’effondrement de leurs chiffres d’affaires lors du confinement, les sociétés non financières (SNF) françaises ont mobilisé des flux de financements record. Ceux-ci atteignaient, en cumul annuel et nets des remboursements, près de 208 milliards d’euros en juin 2020, soit 2,5 fois la moyenne annuelle constatée entre 2017 et 2019 (EUR 83 mds). Cette hausse des flux de financement a procédé principalement des crédits bancaires (EUR 118,5 mds au 30 juin, dont environ EUR 106 mds de prêts garantis par l’Etat depuis le 25 mars 2020) mais aussi des flux nets d’émissions de titres de dette (EUR 89 mds)
La pandémie de Covid-19 a fait s’envoler la plupart de nos indicateurs d’incertitude. En L’indicateur basé sur la couverture médiatique est, à présent, à un niveau record. Après une stabilisation à un niveau élevé, l’incertitude des entreprises allemandes a encore augmenté tandis que celle de leurs homologues américaines a enregistré un bond notable. L’indicateur de l’évolution du risque géopolitique fait figure d’exception...
Les pays de l'Eurogroupe sont parvenus à un accord portant sur 500 milliards d'euros supplémentaires - 4,2% du PIB de la zone euro - pour atténuer l'impact économique immédiat de la pandémie de Covid-19. Trois outils seront utilisés : le programme SURE pour soutenir temporairement les filets de sécurité nationaux, la BEI qui garantit des prêts aux entreprises - en particulier les PME - et un soutien via le Mécanisme de stabilité européen. Les travaux sur la création d'un fonds de relance pour dynamiser les investissements européens se poursuivront. Toute la difficilité sera de s'entendre sur son financement.
Les données récentes sur l’activité et la demande en Chine montrent l’ampleur du choc de l’épidémie de coronavirus. Les attentes des entreprises allemandes, qui ont connu une baisse mensuelle sans précédent en mars, en sont une autre illustration. La chute du prix du pétrole agit comme un frein supplémentaire à la croissance et accroît le risque de crédit.Le renforcement du dollar US préoccupe les émetteurs de pays émergents dont la dette est libellée en dollars. Malgré l’action rapide des grandes banques centrales et l’annonce d’un soutien budgétaire de plus en plus massif dans divers pays, les marchés boursiers ont à peine réagi. Le manque de visibilité domine.
Après avoir perdu plus de 20 % par rapport à son plus haut, Wall Street est entré dans un marché baissier. Les marchés actions internationaux se sont effondrés cette semaine et les spreads des obligations d’entreprises se sont sensiblement creusés. Malgré des nouvelles rassurantes en provenance de Chine, la propagation ininterrompue du coronavirus à l’échelle internationale a plombé les anticipations relatives aux perspectives de croissance pour les mois à venir. Le choc pétrolier n’a fait qu’aggraver les choses. Les banques centrales ont réagi. Après la baisse des taux opérée par la Réserve fédérale, la semaine dernière, la Banque d’Angleterre en a fait autant et la BCE a également pris plusieurs mesures pour soutenir l’activité