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France : Certaines grandes entreprises réarbitrent en faveur des financements de marché

21/02/2024
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Les émissions nettes de titres de dette[1] des sociétés non financières (SNF) ont été positives, en cumul annuel, en décembre 2023 (EUR 8,3 mds) pour le quatrième mois consécutif. Cette modeste reprise succède à une année d’émissions nettes négatives et demeure sans commune mesure avec les pics atteints en 2020 à plus de EUR 80 mds. Depuis octobre 2023, le creusement de l’écart entre le taux des financements de marché des SNF (3,32% au 31/12/2023) et le taux des nouveaux crédits aux grandes entreprises[2] (4,62% au 31/12/2023), qui sont les principales émettrices de titres de dette, a vraisemblablement entraîné des arbitrages en faveur de ces premiers. Les flux nets cumulés sur 12 mois de crédits aux grandes entreprises, qui s’établissaient en effet à EUR -3,5 mds en décembre 2023, étaient en repli pour le troisième mois consécutif.

Cette hiérarchie des taux est plutôt atypique car historiquement, lorsque les taux de marché sont plus élevés, les financements de marché tendent à être plus coûteux que les crédits bancaires. Elle s’explique notamment par l’inversion depuis février 2023 de la courbe des taux[3] qui renchérit le coût moyen des ressources bancaires et donc le coût du crédit bancaire, le plus souvent indexé sur une référence de taux à court terme augmentée d’une prime. L’assouplissement de la politique monétaire attendu au cours des prochains mois contribuera à réduire l’écart entre les taux courts et les taux longs, sans pour autant remettre en cause l’inversion de la pente des taux en 2024, selon nos dernières prévisions. Le coût du crédit bancaire devrait néanmoins regagner progressivement en attractivité.

France : flux net de crédits bancaires aux grandes entreprises et émissions nettes de titres de dette


[1] Hors produits financiers dérivés

[2] Critère LME

[3] Mesurée, dans le cas présent, par l’écart entre le rendement de l’OAT 10 ans et le taux des opérations principales de refinancement de la BCE

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE