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Union européenne : défaillances d’entreprises, variations sectorielles

22/02/2023
Ventilation sectorielle des défaillances d'entreprises dans l'UE

Source: Eurostat, BNP Paribas

Les défaillances d’entreprises dans l’Union européenne ont sensiblement augmenté au quatrième trimestre 2022 (+26,7% t/t), atteignant leur niveau le plus élevé depuis 2015 (+13,1% par rapport à cette année de référence), selon les chiffres publiés vendredi 17 février par Eurostat. La recrudescence récente des défaillances n’a cependant pas encore infléchi la tendance en cumul annuel : en 2022, leur nombre est demeuré inférieur de 12% à celui observé en 2015.

La dynamique d’ensemble dissimule toutefois de fortes disparités sectorielles. Ainsi, au quatrième trimestre 2022, le secteur de l’industrie et, dans une moindre mesure, celui de l’information et de la communication, ainsi que de la construction présentaient encore des niveaux inférieurs à ceux qui prévalaient en 2015 (respectivement -22,5%, -11,3% et -10,9%). D’autres, en revanche, affichaient des niveaux sensiblement plus élevés à l’instar de l’hôtellerie-restauration (+94,5%) et, surtout, des transports et de l’entreposage (+147,3%). Le commerce (de gros et de détail) se situait quant à lui à des niveaux proches de ceux de 2015 (+0,3%).

Ces différences sectorielles résultent de facteurs spécifiques comme les effets retardés du confinement, l’arrivée à échéance des mesures de soutien dans plusieurs pays, et la hausse des prix de l’énergie qui frappe plus lourdement le secteur des transports.

Pour l’heure, les données de l’Autorité bancaire européenne, publiées jusqu’au troisième trimestre 2022, montrent une très légère hausse de la proportion des encours de prêts classés sous-performants, ou en phase 2[1] au sens de la norme IFRS 9 (9,5% en septembre 2022 contre 8,7% en mars 2022). En revanche, la part des encours classés non-performants, ou en phase 3 au sens IFRS 9, reculait (2,1% en septembre 2022 contre 2,6% en mars 2022). L’incidence de la recrudescence des défaillances sur le coût du risque bancaire sera en partie limitée grâce aux conséquentes provisions anticipées (phase 2) au début de 2022.


[1] Toutes clientèles confondues

LES ÉCONOMISTES EXPERTS AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE