Basée à Paris, la Direction des Études Économiques de BNP Paribas est composée d’économistes et de statisticiens :
« Les Études économiques ont pour mission de répondre aux besoins des clients, des lignes de métiers et des fonctions de BNP Paribas en matière de recherche économique. Notre équipe d’économistes et de statisticiens couvre un nombre important de pays avancés, en développement et émergents, l’économie réelle, les marchés financiers et l’économie bancaire. Ce site, qui présente nos analyses, nos vidéos et nos podcasts, permet de partager le résultat de nos recherches avec tous ceux qui souhaitent mieux comprendre le contexte économique ou qui s’intéressent à des problématiques spécifiques. »
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Face au prolongement de la crise sanitaire, l’Autorité bancaire européenne (EBA : European Banking Authority) a décidé, le 2 décembre 2020, de réactiver ses lignes directrices relatives aux moratoires, législatifs ou non, sur les remboursements de prêts. Cette décision vise à permettre aux établissements de crédit d’assouplir leurs critères d’octroi de moratoires. Les moratoires accordés en raison de la pandémie de COVID-19 avant le 31 mars 2021 ne seront pas automatiquement considérés comme des mesures de renégociations. Toutefois, ces moratoires devront avoir bénéficié à un ensemble suffisamment large d’emprunteurs et leur octroi avoir été fondé sur un critère autre, notamment, que celui de la solvabilité
Tandis que le PIB réel italien reculait de 12,8% t/t au deuxième trimestre 2020 (après -5,5% au premier trimestre), les ratios de prêts non performants (PNP) aux secteurs d’activité ayant fait l’objet de fermetures administratives, notamment, ont poursuivi leur baisse. Pour surprenante qu’elle paraisse, cette évolution s’explique. D’une part, les mécanismes de garantie publique des nouveaux prêts ont contribué à la hausse de l’encours des prêts « sains » en faveur de ces secteurs[1], diluant les ratios de PNP. D’autre part, les cessions de créances douteuses se sont poursuivies en 2020 (quoique à un rythme moins soutenu qu’en 2019), ce qui a réduit l’encours des PNP et participé à l’assainissement des bilans bancaires
CaixaBank et Bankia, respectivement troisième et quatrième plus grands groupes bancaires espagnols par les fonds propres CET1, ont officialisé, le 3 septembre 2020, l’ouverture de négociations en vue d’une potentielle fusion. Si elle se concrétisait, cette opération consoliderait le système bancaire espagnol. Le niveau de concentration de ce dernier est comparable à celui observé en moyenne dans la zone euro, à la suite de deux vagues successives de consolidation (2008-2009 puis 2012-2013) dont sont elles-mêmes issues CaixaBank et Bankia. Il reste à savoir si cette opération sera le prélude à un mouvement de concentration plus vaste auquel la Banque centrale européenne est favorable depuis plusieurs années
L’analyse du modèle d’activité des banques répond à des besoins stratégiques, réglementaires ou encore d’étude des effets de la politique monétaire. Pourtant, aucune définition harmonisée n’existe. Les auteurs ont ainsi régulièrement recours aux méthodes de classification hiérarchiques afin classifier objectivement les banques selon leur modèle d’activité. Ces approches empiriques, fondées sur des algorithmes, reposent dans une large mesure sur des variables bilancielles. Or, la répartition des différentes sources de revenus des banques ou encore l’importance des actifs sous gestion constituent des variables tout aussi pertinentes. Nous réalisons donc notre propre classification des banques européennes selon leur modèle d’activité en utilisant l’ensemble de ces variables
À l’instar de ce que la BCE demande aux établissements bancaires importants[1], la Banque d’Italie a décidé de recommander aux banques placées sous sa supervision directe (les établissements moins importants) de ne pas distribuer, ou de ne pas s’engager à distribuer, de dividendes au moins jusqu’au 1er octobre 2020[2]. En outre, les rachats d’actions devront être restreints et les établissements italiens les moins importants devront être « prudents » dans le versement des rémunérations variables
En période de baisse des taux, la marge d’intérêt sur les opérations avec la clientèle s’élargit car le rendement des actifs bancaires présente une plus grande inertie à la baisse que le coût des ressources. Les banques portugaises détiennent toutefois une forte proportion de prêts à taux variable qui tend à accélérer l’ajustement à la baisse du rendement du portefeuille de prêts. Dans un contexte de taux durablement bas et de coût des ressources clientèle désormais proche de zéro, la pérennité de la marge d’intérêt dépendra essentiellement de la capacité des banques portugaises à maintenir les taux pratiqués actuellement sur les nouveaux prêts [1]
Pour la première fois depuis 2010, les cinq plus grandes banques portugaises ont renoué avec les bénéfices en 2018. Une baisse des charges d’intérêts plus rapide que celle des produits d’intérêts, ainsi qu’une stricte maîtrise des frais généraux et du coût du risque sont les principaux facteurs à l’origine de ce retour à la rentabilité. L’élargissement de la marge nette d’intérêt a compensé la baisse de l’encours des prêts bancaires, augmentant les revenus nets d’intérêts. Toutes choses égales par ailleurs, la baisse des taux a aussi contribué à la réduction du coût du risque et à l’assainissement des bilans bancaires. L’encours et le ratio des prêts non performants des grandes banques portugaises ont ainsi été réduits de moitié mais demeurent à des niveaux élevés
Pour la première fois depuis 2014, le résultat net agrégé des cinq plus grands groupes bancaires portugais[1] - environ 80% du système bancaire en termes d’actifs consolidés - fut positif en 2018 (EUR 375 millions). Les pertes enregistrées au Portugal (EUR -14 millions) ont été plus que compensées par les bénéfices réalisés à l’étranger (EUR 389 millions).Les actifs à l’étranger des banques portugaises représentent, en moyenne depuis 2014, 13% de leur actif total. En 2017, les baisses simultanées de cette proportion et du résultat net réalisé à l’étranger relèvent notamment d’un effet de valorisation des actifs comptabilisés à leur juste valeur
Une part croissante de l’encours des crédits à l’habitat octroyés aux ménages portugais est constituée de crédits dont la maturité initiale excède 30 ans. Entre le premier trimestre 2009 et le quatrième trimestre 2018, la proportion des maturités initiales les plus longues est ainsi passée de 51% à 71% de l’encours total. La stabilité de l’encours des crédits à plus de 30 ans, conjuguée au repli de 45% de l’encours de ceux d’une maturité inférieure, explique cette dynamique. Les nouveaux prêts immobiliers ont ainsi vu leur maturité moyenne s’allonger entre 2014 et 2017, de 30,8 ans à 33,3 ans selon les derniers chiffres de la Banque du Portugal1
Le Tribunal de l’Union européenne a annulé la décision de la Commission européenne qui qualifiait d’aide d’Etat les mesures de soutien accordées à Banca Tercas par le fonds de garantie des dépôts italien (FITD). A l’instar de l’imputabilité de l’intervention aux autorités italiennes, son financement au moyen de ressources d’Etat avait été insuffisamment démontré. Le coût des mesures de soutien était estimé inférieur à celui d’une mise en œuvre du dispositif de garantie des dépôts en cas de liquidation de Banca Tercas. Cette intervention, décidée volontairement par un consortium de banques en faveur de l’un de ses membres, avait donc pour objet de préserver leurs intérêts privés. En l’occurrence, ces derniers coïncidaient avec les intérêts publics
Le ratio des prêts non performants (PNP) du système bancaire portugais a poursuivi son repli au T2 2018, à 11,7% (puis 11,3% au T3 2018), après avoir enregistré un pic à 17,9% au T2 2016. Cette contraction de 6,2 points de pourcentage du ratio s’explique essentiellement par la réduction de près de 40% de l’encours des PNP tandis que celui des prêts totaux diminuait de 2,1%. Selon les données de la Banque du Portugal, la baisse du ratio des PNP résulte à hauteur de 42% d’abandons de créances, tandis que les cessions et titrisations y concourent à 23%. Ainsi, près des deux tiers de l’assainissement du bilan des banques portugaises ont procédé d’une sortie des PNP du système bancaire
Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne sont parvenus à un accord politique sur les seuils minimums de couverture des expositions non performantes des banques. A l’avenir, les nouvelles expositions devenues non performantes devront être intégralement couvertes par des provisions au plus tard neuf années après avoir été classées en tant que telles ; les seuils s’appliqueront au plus tôt deux ans après le classement de l’exposition en catégorie non performante. Le compromis accorde ainsi aux banques un délai supplémentaire, comparativement au calendrier proposé initialement, avant que les seuils ne commencent à s’appliquer. De même, le délai pour couvrir intégralement, par des provisions, les expositions devenues non performantes a été étendu