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Italie : Le ratio des prêts nouvellement non-performants des SNF repart à la hausse

31/05/2022
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Les flux des prêts nouvellement non-performants des sociétés non financières (SNF)[1] italiennes représentaient 2,4% de l’encours des prêts performants au quatrième trimestre 2021 contre 1,4% au troisième trimestre 2021. Partant d’un niveau historiquement faible, la hausse très sensible de ce ratio[2] est imputable aux flux des prêts nouvellement non-performants qui ont augmenté de 67% au quatrième trimestre 2021 tandis que l’encours des prêts performants demeurait relativement stable.

Italie : sélection de branches d'activité dont les ratios de prêts nouvellement non-performants ont le plus augmenté

La hausse du ratio des prêts nouvellement non-performants a été plus marquée dans certains secteurs (hébergement-restauration, construction, production et distribution d’électricité et de gaz, industries extractives). Le retrait progressif des mesures de soutien introduites en réponse à la pandémie de COVID-19 (moratoires et garanties publiques apportées aux prêts) explique dans une large mesure la détérioration de la solvabilité de certaines SNF.

Comme il est mentionné dans le dernier rapport de stabilité financière de la Banque d’Italie[3], la fin des moratoires a tout particulièrement contribué à révéler les fragilités de certaines SNF. La part de celles dont les moratoires sont arrivés à expiration représentait ainsi plus de 40% des flux des prêts nouvellement non-performants au quatrième trimestre 2021 contre moins de 20% au deuxième trimestre 2021.

A l’inverse, la proportion des SNF qui bénéficiaient toujours de moratoires s’est repliée, passant de plus de 50% à environ 35% durant cette même période. Les conséquences de la guerre en Ukraine, et plus particulièrement les effets de second tour, la persistance des goulets d’étranglement sur les chaînes d’approvisionnement, le retour de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt sont de nature à accentuer la hausse des ratios des prêts nouvellement non-performants au cours des prochains trimestres. Les banques italiennes disposent toutefois de ratios CET1 et d’une capacité d’absorption des pertes sensiblement supérieurs aux niveaux qui prévalaient en 2012-2013 tandis que la dégradation du risque demeure pour l’heure sans commune mesure avec celle qui avait alors été observée.

[1] Et des entrepreneurs individuels (famiglie produttrici).

[2] Ce ratio calculé par la Banque d’Italie rapporte les flux trimestriels annualisés des prêts nouvellement non-performants en proportion de l’encours des prêts performants du trimestre précédent.

[3] Bank of Italy, 2022, Financial Stability Report, April

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