En 2021, 28% de l’encours des crédits à l’habitat accordés aux particuliers par les banques françaises[1] étaient garantis par hypothèque[2]. Cette sûreté réelle consiste à affecter le bien immobilier financé en garantie au profit du prêteur, de manière à pallier les conséquences de la défaillance de l’emprunteur pour les sommes non couvertes par l’assurance emprunteur (en cas de décès, incapacité ou invalidité).
Le développement des cautions apportées par les organismes d’assurance[3], dont la part dans le total des garanties a augmenté de 21% à 30% entre 2010 et 2021, a conduit à un repli de la part de l’hypothèque, en particulier depuis le pic à 33% atteint en 2012. La part des cautions apportées par les établissements de crédit (y compris CM-CIC Caution Habitat et Crédit Logement, une caution mutuelle dont l’actionnariat est composé des principales banques françaises) s’est maintenue autour de 34%. La hausse du recours aux cautions dans leur ensemble témoigne de l’amélioration de la qualité des dossiers tandis que l’hypothèque garantit notamment les prêts qui ne remplissent pas les critères d’éligibilité ou d’acceptation des organismes de caution.
Ces tendances pourraient se prolonger en 2022 puisqu’en moyenne, durant les neufs premiers mois de l’année, seuls 22% des nouveaux crédits à l’habitat ont été garantis par hypothèque. Les organismes d’assurance affermissent leurs gains de parts de marché (36% des nouvelles garanties), tandis que les établissements de crédit voient les leurs fléchir légèrement (31% des nouvelles garanties). Le moindre intérêt pour la garantie par hypothèque s’explique par son coût relativement plus élevé (frais de mise en place et de mainlevée en cas de remboursement anticipé).