L’incidence sur les charges financières des ménages de la remontée des taux d’intérêt, qui découle du resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, est très hétérogène selon les pays de la zone euro. Elle dépend de la proportion des prêts à taux variable dans l’encours, mais aussi des niveaux et de l’évolution des montants empruntés. Rapportées au revenu disponible brut[1] (RDB), les charges financières constituent une bonne mesure du resserrement de la contrainte financière subie par les ménages emprunteurs, et de ses potentiels effets sur leurs dépenses de consommation et l’épargne.
En France, le ratio des charges d’intérêt au revenu des ménages est ainsi demeuré stable à 1,8% entre le premier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023. Le RDB a davantage augmenté (+14,8%) que l’encours des prêts (+8,1%), tandis que le taux moyen appliqué à l’encours de leurs emprunts, principalement à taux fixe, ne progressait que de 5 points de base (pb). En Espagne, au contraire, le ratio des charges financières rapporté au RDB est passé de 2,1% au premier trimestre 2021 à 3,3% au deuxième trimestre 2023. L’augmentation du RDB des ménages espagnols, de 17,3% entre le premier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023, et la stabilité de l’encours des prêts n’ont pas suffi à compenser la hausse de 198 pb du taux moyen sur encours de leurs emprunts, lesquels sont plus largement constitués de prêts à taux variable.