L’activité a marqué le pas au T2 2021 en dépit du dynamisme de la demande externe et de la normalisation de l’activité dans les services. Par ailleurs, l’industrie a souffert de contraintes d’approvisionnement. Le ralentissement de l’épidémie depuis l’été et l’accélération de la campagne de vaccination laissent toutefois augurer un rebond au deuxième semestre. Mais la croissance restera modérée en raison des contraintes d’offre persistantes dans l’industrie, du risque de rationnement de l’électricité, du resserrement monétaire agressif pour contrer une inflation galopante et du ralentissement en Chine. Dans ce contexte, le real peine toujours à s’apprécier en dépit de la hausse des taux et de la bonne tenue des comptes externes. Les accès de faiblesse de la monnaie rendent plus ardu le processus de contrôle de l’inflation. La trajectoire de celle-ci pourrait être encore plus difficile à maitriser si les élections présidentielles de 2022 entraînent des dérapages budgétaires.
Essoufflement de la croissance au T2
Au deuxième trimestre, l’économie brésilienne a été incapable de capitaliser sur sa bonne performance du début d’année. L’activité a enregistré un léger recul (-0,1% t/t, données corrigées des variations saisonnières) en raison du retournement de la production agricole (sécheresse et gel) et du repli de l’activité dans l’industrie (contraintes d’approvisionnement et hausse des coûts de production essentiellement dans le secteur manufacturier). Ces pertes n’ont été que partiellement compensées par la normalisation de l’activité dans les services, induite par une hausse de la mobilité dans le sillage de la 2e vague de Covid-19.
Du côté de la demande, les contraintes d’offre ont pesé sur les décisions d’investissement et ont fortement accéléré l’écoulement des stocks (notamment dans la filière automobile souffrant de la pénurie mondiale de semi-conducteurs). Le retournement de l’investissement brut aura, à lui seul, annulé les effets sur l’activité liés au dynamisme de la demande externe (+1,4 pp de contribution à la croissance trimestrielle).
