En Europe centrale, les rendements des obligations d’État à 5 ans se sont globalement repliés depuis le dernier point haut observé en 2022, période à laquelle les incertitudes géopolitiques se sont accentuées. Cette relative détente sur le marché obligataire est plutôt une bonne nouvelle pour les pays de la région qui avaient vu, au cours de l’année écoulée, un alourdissement de la charge de leur dette publique. En 2023, le ratio des paiements d’intérêts exprimé en pourcentage du PIB était le plus élevé pour la Hongrie, parmi les pays de l’Union européenne.
À court terme, la baisse des rendements obligataires pourrait néanmoins ralentir et ils resteront probablement à un niveau supérieur à celui de la période pré-Covid-19. Cette situation s’explique par une politique monétaire qui reste globalement prudente dans la région.
Autre facteur d’explication, la plupart des pays de la région présentent un déficit budgétaire élevé à la suite des chocs successifs subis par les économies depuis 2020. Cette année, les déficits dépasseront sans doute l’objectif de 3% du PIB dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance, de nouveau en vigueur depuis janvier 2024. D’ailleurs, plusieurs pays dont la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie font déjà l’objet d’une procédure pour déficit excessif. La Roumanie est déjà sous ce statut depuis 2020 et cela ne va pas changer cette année.
Le poids des charges d’intérêts devrait à peine s’alléger à court terme. D’un autre côté, le différentiel de rendement reste largement avantageux vis-à-vis de l’Allemagne, ce qui alimente les flux d’investissement de portefeuille et facilite le financement des déficits commerciaux. Mais au prix d’une augmentation de la vulnérabilité extérieure, toutes chose égales par ailleurs.