Les pays du Golfe - Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar - bénéficient d’une conjoncture économique très porteuse. La discipline du cartel des pays producteurs de pétrole et les tensions géopolitiques internationales maintiennent les prix du pétrole et du gaz à un niveau élevé, ce qui est favorable aux comptes budgétaires et extérieurs de pays toujours très dépendants de la rente pétrolière. Contrairement aux précédentes périodes d’embellie économique, il semble que la plupart des gouvernements maintiennent une certaine discipline budgétaire qui, à moyen terme, devrait réduire la vulnérabilité aux variations des revenus pétroliers
Depuis 2005, le système d’échange de quotas d’émission (SEQE), plus communément appelé « marché carbone », est au cœur de la stratégie européenne de lutte contre le changement climatique.Le dispositif, qui couvre environ 45% du total des rejets de gaz à effet de serre de l’Union Européenne (celles des lignes aériennes intracommunautaires et des sites industriels les plus émetteurs) repose un principe simple, qui est celui du « pollueur-payeur ».Les entités concernées (on en compte environ 11.000) se voient attribuer par l’autorité publique des quotas d’émissions, qui sont autant de tonnes de CO2 qu’elles peuvent rejeter annuellement dans l’atmosphère
Polluer n’a jamais coûté aussi cher. Depuis mi-février 2023, la tonne de CO2 se négocie à plus de 100 euros dans l’Union européenne (UE), une première depuis la création du système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE) en 2005.
Dans la course à la transition écologique et à l’électrification du parc automobile, l’Europe, bien que pénalisée par la hausse du coût de son énergie, conserve des atouts.
D’Adam Smith à nos jours, la richesse des nations s’est bâtie sur les énergies fossiles. Le charbon, le pétrole, le gaz, sont devenus consubstantiels à nos modes de vie. En 2022, ils représentent encore 83% du mix primaire mondial, autant dire l’essentiel de ce qui nourrit l’activité économique.
Répondre aux ambitions climatiques et numériques de l’Union européenne nécessitera un énorme effort d’investissement annuel supplémentaire. À court terme, dans un contexte de ralentissement de la croissance et de perspective de récession en 2023, cela représente une source potentielle de résilience. À moyen terme, cette impulsion de la demande peut soutenir ou même augmenter l'inflation, conjointement à d'autres facteurs susceptibles de conduire à une ‘greenflation’. Cela influencerait le niveau des taux d'intérêt officiels ainsi que les taux d'intérêt à long terme. Ces derniers pourraient également subir des pressions à la hausse en raison des considérables besoins de financement additionnels par rapport aux flux de financement normaux
L’année 2022 n’est pas terminée mais il est probable qu’elle marquera, après le pic de 2019, un record absolu en termes de rejets de gaz à effet de serre (GES). La reprise du trafic, aérien ou routier, l’intensification du recours au charbon comme substitut au gaz russe, ou tout simplement le fait que l’économie mondiale soit restée en expansion malgré une Chine et des États-Unis moins allants, laissent peu de place au doute. Dans sa dernière Global Energy Review, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) note que 2021 avait déjà vu les émissions de CO2 augmenter fortement par rapport à 2020 (+6%) du fait de la reprise post-Covid. Le charbon, encore lui, avait été l’un des principaux animateurs du rebond
À la clôture de la COP26, le 13 novembre, les pays participants ont renouvelé leurs engagements pour contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Au cours de la phase préparatoire et lors de la conférence elle-même, de nombreux pays se sont engagés à atteindre le « zéro émission nette » d’ici 2050, mais sans proposer des mesures concrètes dans ce sens.L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a estimé que, pour parvenir à cet objectif, les investissements annuels dans le système énergétique mondial doivent être portés d’USD 2?000 mds en moyenne, au cours des cinq dernières années, à près de USD 5?000 mds d’ici 2030 et à USD 4?500 mds d’ici 2050[1]
La hausse importante des coûts de l’énergie qui affecte actuellement les économies européennes constitue indéniablement un vent contraire à la reprise économique, via notamment ses effets négatifs sur la consommation des ménages. Au niveau agrégé de la zone euro, ces dépenses directes en énergie représentaient en 2015 (données les plus récentes d’Eurostat) entre 9% et 10% des dépenses totales des ménages, constituant ainsi le troisième poste de consommation, après l’alimentation et le logement.Le poids dans la consommation des charges en «électricité, gaz et autres combustibles», qui constituent, selon les termes de France Stratégie, des dépenses pré-engagées[1], diminuent à mesure que le niveau de revenu augmente
La planète connaît un réchauffement climatique rapide. Entre 2010 et 2020, la température moyenne a augmenté d’environ 0,3°C, portant le réchauffement planétaire à 1,2°C par rapport aux niveaux préindustriels. À ce rythme, le réchauffement global dépassera l’objectif de Paris fixé à 1,5°C avant la fin de cette décennie. L’impact du réchauffement climatique se fait déjà sentir dans de nombreuses régions du monde : incendies dévastateurs en Californie et en Australie, inondations côtières et sécheresses prolongées dans des zones déjà arides
Certains gaz présents dans l’atmosphère, tel le dioxyde de carbone (CO2), sont largement opaques au rayonnement infrarouge de la Terre et maintiennent, tel un couvercle, la chaleur à sa surface. C’est l’effet de serre, un processus identifié dès 1824 par le mathématicien français Joseph Fourier, qui a toujours varié en intensité, mais s’est emballé du fait des activités humaines. Depuis l’ère préindustrielle (par convention, la période 1850-1900), celles-ci ont occasionné le rejet de 2.000 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, provoquant une augmentation de 1°C de la température globale. Cette hausse, désormais, s’accélère. Elle atteindra 3 à 5°C à l’horizon 2100 si les émissions de carbone maintiennent leur rythme actuel de progression
L'utilité d’un prix carbone réside dans les incitations à la réduction qu'il crée. On obtient un prix implicite du carbone en divisant les revenus provenant des systèmes de tarification du carbone et des taxes d'accise sur les carburants par les émissions totales de gaz à effet de serre. Selon cette méthode, les prix vont de près de 0 dans la plupart des pays en développement, mais également aux États-Unis et au Canada, à près de 100 euros pour 1 tonne de carbone émis en Suède et en Suisse. Le graphique confirme que les pays où les prix implicites du carbone sont relativement élevés se trouvent aussi en bonne position en termes de productivité du carbone, définie comme la quantité du PIB produite par unité d'émissions de carbone
Dans l’Union européenne, les émissions de CO2 liées à la combustion d’énergies fossiles ont diminué de 2,5 % en 2018 par rapport à l’année précédente. Compte tenu de la croissance du PIB, cette baisse s’explique par une réduction de l’intensité énergétique, confirmant ainsi une tendance de long terme. Cependant, les différences sont grandes au niveau européen, bon nombre de pays ayant enregistré une hausse des émissions. De même, on note des écarts considérables en termes d’émissions par habitant selon le niveau de développement économique, même s’il ne s’agit que d’un facteur parmi d’autres.
L’Accord de Paris sur le climat, conclu lors de la COP 21 en 2015, plaide en faveur de la limitation du réchauffement climatique sous le seuil de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Dans son dernier rapport, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) lance toutefois un avertissement : les mesures d’atténuation actuelles ne permettront pas d’atteindre cet objectif. Les investissements dans les infrastructures d’énergies renouvelables et d’électricité doivent être accrus
Dans une déclaration récente relative à des dividendes de la taxe carbone, plusieurs économistes émettent, à l’attention des autorités américaines, d’importantes recommandations pour lutter contre le réchauffement climatique. Les auteurs font explicitement référence à la nécessité de créer un dispositif d’ajustement carbone à la frontière pour préserver la compétitivité américaine par rapport aux pays qui ne seraient pas dotés d’une taxe carbone. Ils recommandent que les recettes liées à cette taxe soient redistribuées de façon égale aux citoyens américains. En outre, ces rentrées fiscales pourraient permettre d’intégrer les aspects redistributifs des taxes environnementales tout en encourageant les investissements dans l’efficacité énergétique.