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Émissions de CO2 : qui fait la tendance ?

19/04/2023
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Dans un entretien à la presse de 2021[1], la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, affirmait que « croissance et émissions de CO2 [n’étaient] pas obligatoirement liées », citant en exemple l’Union européenne (UE). Depuis 1990, celle-ci a, de fait, réduit de 25% ses rejets de gaz à effet de serre tout en augmentant son produit intérieur brut (PIB) de 60%. Bien qu’il soit recevable au niveau des Vingt-Sept, le constat n’est toutefois guère transposable à l’échelle planétaire.

Sur un échantillon de 126 économies en croissance depuis dix ans, une minorité (36%) réduisent leurs rejets de CO2[2], le plus souvent à partir d’un niveau de richesse relativement élevé (les deux-tiers appartiennent au quartile supérieur de la distribution des PIB par habitant). Au bas de l’échelle des revenus, le recul des émissions est l’exception plutôt que la règle.

Émissions nettes de CO2 versus PIB par tête pour 126 pays

Si l’expansion des pays en développement ou émergents repose encore beaucoup sur les énergies fossiles, c’est que leur disponibilité comme leur coût (notamment pour ce qui est du charbon) restent des critères de choix décisifs. Afin d’aider à en sortir, les experts du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) recommandent d’intensifier la coopération internationale dans tous les domaines (financiers, technologiques ou socio-culturels). En 2009, les pays développés s’étaient d’ailleurs engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an afin d’aider les pays en développement dans leur transition écologique. Au dernier pointage de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), le compte n’y est toujours

Jean-Luc Proutat


[1] Ursula Von Der Leyen, interview donnée à la presse européenne en vue de la présentation du paquet de mesures « fit for 55 » en juillet 2021.

[2] Période d’observation 2011-2021. L’échantillon représente 84% du PIB mondial. Il exclut les pays ayant enregistré une contraction de leur PIB réel au cours de la période (par exemple l’Argentine) ainsi que les principaux producteurs de pétrole (OPEP + Russie).

LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE