En 2019, l’Union européenne (UE) adoptait un « pacte vert » très ambitieux, fixant pour objectif aux Vingt-Sept d’atteindre la neutralité climatique dès 2050. Depuis lors, sont venus s’ajouter le paquet législatif Fit for 55 (en 2021), puis l’ensemble des directives REPowerEU (en 2023) détaillant la marche à suivre pour une baisse accélérée - au minimum deux fois plus rapide que celle déjà obtenue - des émissions de gaz à effet de serre. L’accent a été mis sur le développement des énergies renouvelables, dont le poids est appelé à doubler dans les six ans, pour atteindre 42,5% de la consommation finale d’énergie en 2030.
Une révolution dont l’électricité est au cœur. Pour accompagner la transformation des usages (abandon progressif des véhicules thermiques, remplacement des chaudières à fuel ou à gaz par des pompes à chaleur, etc.), le secteur devra considérablement augmenter sa production : de l’ordre de 50% d’ici à 2030, en se basant sur les projections de demande faites par l’institut EMBER[1]. Dans le même temps, la nature même de cette production devra changer, pour reposer majoritairement (à 55% contre 27% aujourd’hui) sur les deux principales sources que sont le solaire et l’éolien (cf. graphique).
Les tendances récentes sont encourageantes. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les investissements « verts » se sont accélérés, le solaire et l’éolien en venant à supplanter largement (et sans doute définitivement) le gaz dans la génération d’électricité de l’UE[2]. Réalisée avec un volume de production stable voire légèrement réduit (environ 2.800 térawattheures par an depuis une dizaine d’années), cette percée va maintenant devoir se confirmer avec des besoins d’électricité accrus, impliquant des investissements considérables. Selon les scénarios (bas ou hauts) retenus, les capacités de production éolienne et photovoltaïque devraient être multipliées par un facteur de 2,5 à 3 d’ici à 2030 si l’UE tient à respecter sa feuille de route.
Avec le concours d’Aurane VERNIERE, stagiaire