Sur le marché mondial du pétrole, la demande est actuellement faiblement dynamique, notamment celle provenant de Chine, qui représente environ 15% de la demande mondiale de pétrole. La consommation chinoise de pétrole est en baisse depuis le mois de mai 2024, à la fois pour des raisons conjoncturelles liées au ralentissement économique et aussi pour des raisons structurelles liées à la transition bas carbone et notamment à l'électrification des transports.
Environ 45% des nouvelles immatriculations en Chine sont des véhicules électriques, qu'ils soient sur batterie ou hybrides. Du côté de l'offre, la production des pays non-membres de l'OPEP+ est en assez forte hausse, notamment celles provenant des États-Unis, du Canada, du Brésil et du Guyana.
Et selon l'Agence internationale de l'énergie, cette production supplémentaire devrait être supérieure à la hausse de la demande en 2025 et donc pousser les prix à la baisse. Néanmoins, deux éléments pourraient perturber ce scénario central. Premièrement, la politique des pays de l'OPEP+, c'est-à-dire les membres de l'OPEP Plus la Russie, qui sont actuellement dans une position plutôt inconfortable.
Soit ils continuent de restreindre leur production au-delà de 2024 et donc continuent à perdre des parts de marché, soit ils desserrent progressivement les quotas de production au risque de faire plonger les prix. Deuxièmement, la hausse des tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui pourrait pousser les prix vers des sommets.
En effet, cette région du Moyen-Orient est une région clé pour le marché du pétrole. Les pays du Golfe produisent environ un tiers du pétrole mondial et 27% du trafic maritime de pétrole passe par le détroit d'Ormuz. Donc au total, le marché mondial du pétrole est actuellement dans une zone d'incertitude, même si le scénario central reste celui d'un repli modéré des prix en 2025.