La crise de la Covid-19, plus encore celle de l’énergie provoquée par la guerre russe en Ukraine, ont bouleversé la course des prix dans l’Union européenne (UE). Parce qu’ils achètent 90% de leur gaz et de leur pétrole à l’étranger, les Vingt-Sept ont payé cher leur dépendance aux combustibles fossiles. En 2022 et 2023, leur facture énergétique annuelle est montée à près de EUR 700 milliards, le double de celle des années précédentes; 200 millions de ménages ont vu le coût de la vie augmenter de 16% en moyenne, soit autant que durant toute la décennie 2010.
Parce qu’elle a recours aux énergies fossiles - encore 80% du mix énergétique dans le monde - l’activité économique produit des gaz à effet de serre - principalement du dioxyde de carbone - qui contribuent à réchauffer l’atmosphère.Ce phénomène, théorisé par le mathématicien français Joseph Fourier il y a tout juste deux-cents ans et sur lequel le GIEC - le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat - alerte depuis plus de trente ans n’est plus contesté scientifiquement
De tous temps, le climat a varié. La Terre n’ayant ni orbite ni inclinaison fixes (elle subit l’influence des autres planètes du système solaire, comme Jupiter et Saturne), la température à sa surface évolue avec les quantités d’énergie radiative qui lui parviennent et qui déterminent, par exemple, les grands cycles de glaciation du quaternaire. Véritable machine à remonter le temps, la paléoclimatologie (l’analyse des carottes océaniques ou glaciaires) retrace toujours plus finement les fluctuations passées du climat, depuis l’apparition d’homo sapiens, il a 300 000 ans environ, et bien au-delà encore.
Depuis l’adoption du pacte vert européen le 11 décembre 2019, l’action européenne en faveur du climat a été singulièrement enrichie. La crise sanitaire, loin de paralyser cette action, a été le théâtre de l’adoption, en décembre 2020, de NextGeneration EU. Ce plan de relance a permis de mobiliser des moyens considérables pour répondre aux besoins de l’Union européenne en matière de transition climatique et digitale, de santé et d’éducation. Alors que sa mise en œuvre est à mi-parcours, de premiers effets positifs sont observables
L’empreinte carbone d’un pays ne se mesure pas seulement à l’aune de ce qu’il produit mais aussi de ce qu’il importe. Sur les 9,2 tonnes de gaz à effet de serre (GES) émises annuellement par chaque Français, plus de la moitié (5,1 tonnes) sont attribuables à des biens et services achetés à l’étranger.
Pour tenir ses engagements climatiques, l’Union européenne (UE) doit viser une baisse de 90% de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2040 (par rapport à 1990) selon une recommandation récente de la Commission. Cela signifie multiplier en peu de temps les investissements dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques, les infrastructures de transports, la rénovation thermique des bâtiments. Il en résulte une surcharge financière importante (évaluée entre 58 et 66 milliards d’euros par an en France) mais aussi une quête exacerbée de moyens technologiques et humains
Les Études Économiques de BNP Paribas vous souhaitent une excellente année 2024.Sur le plan macroéconomique, le pic des taux officiels atteint aux États-Unis et en zone euro aura été le fait marquant de 2023. Comment se profile 2024 ?Découvrez les sujets et points d'attention qui seront à suivre tout au long de l’année 2024 pour chaque équipe : Économie bancaire, OCDE et Risque Pays.
C’est confirmé : avec 15 degrés Celsius en moyenne, l’année 2023 aura été la plus chaude jamais vécue sur Terre, non seulement depuis que les relevés de températures existent, mais peut-être aussi de tout l’Holocène, qui définit la période interglaciaire dans laquelle nous nous trouvons et qui a débuté il y a 10.000 ans environ.
Dans ce troisième et dernier podcast consacré à la transition écologique Jean-Luc Proutat discute de son financement. De quel type de dépenses parle-t-on ? Dans quel secteur l’effort financier sera le plus important ? Comment mobiliser cet argent au niveau des États et des financements privés ?
Dans la révolution industrielle « verte » qui doit nous conduire à la neutralité climatique, la Chine, que l’on veuille ou non, est incontournable. Avec la conversion au « tout électrique », en particulier celle qu’opère le Vieux Continent, elle renforce même ses positions. Car la fin programmée du moteur thermique marque aussi celle d’un verrou technologique, qui permettait jusqu’ici aux constructeurs européens, en particulier allemands, d’exceller, tout en tenant éloignés de leurs marchés les véhicules made in China.
Alors que les conséquences du changement climatique s’aggravent et que l’impératif de sortie des énergies fossiles se fait de plus en plus pressant, Jean-Luc Proutat discute du développement des technologies vertes, chemin devenu incontournable pour parvenir à la neutralité climatique.
Depuis sa publication en mai dernier par France Stratégie, le rapport « Pisani-Mahfouz » sur le coût de la transition écologique en France a fait l’objet de nombreux commentaires, certains imprécis. Ainsi le chiffre de EUR 66 milliards, auquel il est souvent fait allusion, ne désigne-t-il pas l’investissement nécessaire à la décarbonation, mais un besoin additionnel net de financement. Explication.
La semaine dernière, chefs d’Etat et représentants du secteur privé africains se sont réunis à Nairobi, au Kenya, pour la toute première édition d’un sommet africain sur le climat. Cette rencontre, organisée en amont de la COP 28, s’est clôturée avec la signature de la déclaration de Nairobi, par laquelle l’Afrique se dote d’ambitions communes à l’échelle du continent dans la lutte contre le changement climatique.
La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont amené de nombreux pays avancés à reconsidérer leurs chaines d’approvisionnement afin de sécuriser certaines productions stratégiques, en les relocalisant, et de mettre en place un cadre favorable à la transition énergétique et écologique.
Qu’il émane de l’agence européenne Copernicus ou de la NOAA américaine[1], le constat est le même : en juillet 2023, la moyenne des températures mesurées à la surface du globe a battu un record absolu, sur terre comme en mer. Les relevés scientifiques confirment ainsi, s’il en était encore besoin, que le changement climatique est là, que ses effets s’accentuent, et qu’il n’épargne personne.
Records de températures en Chine et aux États-Unis, incendies géants au Canada, sécheresses historiques en Espagne et au Maroc, etc. : l’été 2023, qui se présente comme le plus chaud jamais enregistré, confirme, s'il en était encore besoin, que le changement climatique est là, que ses effets s’accentuent, et qu’il n’épargne personne. Son origine réside dans un phénomène connu de longue date, puisque identifié pour la première fois en 1824 par le mathématicien français Joseph Fourier : l’effet de serre, en l’occurrence celui que provoquent les activités humaines en rejetant dans l’atmosphère quantité de gaz du même nom.Il s’agit d’un processus cumulatif qui, sauf à risquer un réchauffement planétaire intolérable, devra s’interrompre
La greenflation (ou inflation verte) désigne le plus souvent l’inflation liée aux politiques publiques et privées mises en place dans le cadre de la transition écologique.Adapter les modes de production à des technologies bas carbone, moins émettrices de gaz à effet de serre, demandera, d’une part, des investissements massifs et coûteux qui renchériront le coût marginal de chaque unité produite à court terme et, d’autre part, d’utiliser des matériaux plus rares donc plus chers. Cela créera des pressions à la hausse sur les prix. La transition écologique nécessitera également de jouer sur le « signal prix » : renchérir le prix des énergies fossiles par la taxation (taxe carbone) et les marchés de quotas d’émissions (prix explicite) ainsi que par la réglementation (prix implicite)
Les migrations liées au climat - déplacements internes forcés et flux transfrontaliers - ont considérablement augmenté ces dernières années en Amérique centrale. Les catastrophes naturelles et les changements environnementaux (hausse des températures, évolution des régimes de précipitations, augmentation de l’intensité des tempêtes) affectent la mobilité humaine au travers de leur impact sur l’agriculture (dégradation des sols, mauvaises récoltes, baisse des rendements agricoles), l’accès aux ressources en eau, la destruction des infrastructures ainsi que la perte de terres (inondations et érosion côtières, glissements de terrain).
Les économies des Caraïbes subissent le plus les effets du changement climatique alors qu’elles y contribuent le moins avec des émissions de gaz à effet de serre de moins de 1% au niveau mondial. Les plans d’adaptation de nombreuses économies souffrent actuellement de déficits de financement du fait de taux d’endettement élevés, de faibles profils de croissance et de soutiens insuffisants de la part des créanciers publics. De nouvelles formes de financement offrent toutefois des perspectives prometteuses pour renforcer la résilience des économies de la zone.
C’est l’été, l’heure des grands départs en vacances, et l’occasion d’évoquer les mutations à venir dans le secteur des transports. En France, ce dernier est, de loin, le premier pourvoyeur de gaz à effet de serre (GES) : 126 millions de tonnes d'équivalent CO2 ou 30% du total en 2021, soit trois fois plus que le bâtiment.
Avec un « pacte vert » qui a désormais force de loi, l’Europe s’engage sur la voie de la neutralité climatique à horizon 2050. Dans ce podcast, Jean- Luc Proutat, en charge des projections économiques ainsi que des questions relatives à l’énergie et au climat, analyse le chemin parcouru par les Vingt-Sept en matière de décarbonation, et ce qu’il reste à faire
Une évaluation du coût de la transition écologique en France, la plus complète et documentée à ce jour, vient d’être faite par l’institut France Stratégie, à l’occasion d’un rapport abondamment commenté. À horizon 2030, le respect de nos engagements climatiques - qui passe par une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990 - nécessitera près de EUR 70 milliards ou 2,5 points de PIB de dépenses annuelles supplémentaires.
Perte de biodiversité, assèchement des sols, insécurité alimentaire, déplacements de populations : rapport après rapport, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) alerte sur les conséquences du réchauffement climatique et la nécessité de le maintenir dans la limite soutenable de +1,5°C à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Alors que la hausse moyenne des températures atteint déjà 1,2°C à la surface du globe, la seule façon d’y parvenir passe par une réduction « rapide, profonde et, dans la plupart des cas, immédiate, des émissions de gaz à effet de serre (GES) »[1].
Dans un entretien à la presse de 2021, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, affirmait que « croissance et émissions de CO2 [n’étaient] pas obligatoirement liées », citant en exemple l’Union européenne. Depuis 1990, celle-ci a, de fait, réduit de 25% ses rejets de gaz à effet de serre tout en augmentant son produit intérieur brut (PIB) de 60%. Bien qu’il soit recevable au niveau des Vingt-Sept, le constat n’est toutefois guère transposable à l’échelle planétaire.
En se désarrimant des hydrocarbures russes, l’UE a accéléré sa transition vers les énergies renouvelables.