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2024 : deux anniversaires ... et l'espoir d'une inversion de la courbe des émissions

17/01/2024
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C’est confirmé : avec 15 degrés Celsius en moyenne, l’année 2023 aura été la plus chaude jamais vécue sur Terre, non seulement depuis que les relevés de températures existent, mais peut-être aussi de tout l’Holocène, qui définit la période interglaciaire dans laquelle nous nous trouvons et qui a débuté il y a 10.000 ans environ.

Amplifié par le phénomène « El Nino », le réchauffement de 2023 s’inscrit au-dessus de la tendance longue, qui n’en reste pas moins ascendante et préoccupante (graphique). La barre de +1,2°C (par rapport à l’ère préindustrielle) a d’ores et déjà été franchie, tandis que celle de +1,5°C fixée à la conférence de Paris sur le climat menace de l’être dès le début de la prochaine décennie. A l’échelle des temps géologiques, soit dans quelques milliers d’années, il est possible que la Terre bascule dans un nouvel âge de glace, et finisse par se refroidir. Mais dans l’immédiat, l’humanité doit agir afin d’éviter que le dérèglement du climat, qu’elle a elle-même provoqué, ne finisse par mettre en péril ses propres conditions d’existence.

Il se trouve qu’au niveau international, la reconnaissance de l’enjeu a tout juste trente ans. En mars 1994, l’organisation des Nations unies adoptait en effet la convention cadre sur les changements climatiques, signée par 197 pays et qui devait lancer le cycle des fameuses conférences des parties, ou COP. L’année 2024 sera donc l’occasion de tirer le bilan d’une prise de conscience planétaire.

Certains regretteront que les gaz à effet de serre, bien que reconnus responsables du réchauffement, aient pu continuer de s’accumuler dans l’atmosphère, qui plus est en quantités inédites. Sur les trente dernières années, leurs rejets totalisent 1 400 milliards de tonnes, soit autant que lors des cent années précédentes.

Mais d’autres noteront que la tendance s’est récemment infléchie, tandis que les investissements dans les énergies renouvelables ont véritablement décollé. De quoi, peut-être, inverser dès cette année la courbe mondiale des émissions et célébrer un autre anniversaire : celui de la découverte par le mathématicien français Joseph Fourier de l’effet de serre, il y a tout juste deux cents ans.

L’EFFET DE SERRE (1950-2023)
LES ÉCONOMISTES AYANT PARTICIPÉ À CET ARTICLE