Part des dépenses en énergie dans la consommation totale des ménages (par quintile de revenus)La hausse importante des coûts de l’énergie qui affecte actuellement les économies européennes constitue indéniablement un vent contraire à la reprise économique, via notamment ses effets négatifs sur la consommation des ménages. Au niveau agrégé de la zone euro, ces dépenses directes en énergie représentaient en 2015 (données les plus récentes d’Eurostat) entre 9% et 10% des dépenses totales des ménages, constituant ainsi le troisième poste de consommation, après l’alimentation et le logement.
Le poids dans la consommation des charges en «électricité, gaz et autres combustibles», qui constituent, selon les termes de France Stratégie, des dépenses pré-engagées[1], diminuent à mesure que le niveau de revenu augmente. Ce n’est, en revanche, pas le cas des dépenses liées à l’ « utilisation des véhicules personnels » (dont le carburant constitue la majorité des coûts afférents), considérées comme « peu compressibles » et dont la part dans les dépenses totales est plus significative au sein des classes moyennes voire aisées. En effet, le fait qu’une partie plus importante des catégories moins favorisées ne possèdent pas (ou moins) de véhicules entraîne une baisse mécanique du poids moyen de ce poste de dépense au sein du premier quintile.
Néanmoins, le taux d’épargne des ménages les plus modestes étant faible, ces derniers risquent d’être contraint de réduire leurs dépenses face au choc énergétique actuel, ce qui pèserait sur la consommation agrégée.
On note, par ailleurs, des différences de composition importantes entre les pays. Les dépenses en électricité pèsent, pour toutes les échelles de revenus, plus lourd en Allemagne qu’en France et en Espagne[2], en raison notamment d’une surtaxe « verte » au sein de la première économie européenne, qui sera d’ailleurs réduite de 6,5% à 3,7% en janvier 2022. En France et en Espagne, ce sont les dépenses en carburant qui pèsent comparativement plus dans le portefeuille des ménages.
