Si le charbon reste la première source de production d’électricité dans le monde (36% du total) et notamment dans le monde émergent (74% du total en Inde, 63% du total en Chine) son usage s’est marginalisé dans l’Union européenne (UE). En 2022, la guerre en Ukraine pouvait faire craindre un retour en force qui, en réalité, n’a pas eu lieu. Dans sa dernière Revue européenne de l’électricité publiée en janvier[1], le think tank Ember indique que la réactivation des centrales à charbon a été limitée, aussi bien dans le temps qu’au regard des mégawattheures fournis. En cause, un hiver plutôt doux, des appels entendus à la sobriété, et une diversification tous azimuts des approvisionnements en gaz, qui n’a finalement pas manqué et dont la part dans le mix européen s’est maintenue aux alentours de 20%.
Mais le fait remarquable est ailleurs. En se désarrimant des hydrocarbures russes, l’UE a surtout accéléré sa transition vers les énergies renouvelables. Promues par les États et les gouvernements, de plus en plus compétitives (le coût du photovoltaïque a été divisé par dix en à peine quinze ans) et inscrites sur une courbe d’apprentissage qui améliore sans cesse leurs rendements, les technologies du solaire et de l’éolien s’imposent désormais sur le Vieux continent. En 2022, elles ont supplanté le gaz dans la production d’électricité (graphique) pour la première fois et, sans doute, de manière définitive.