D’une crise à l’autre, quelles réponses en Europe ?
L’agression militaire russe contre l’Ukraine et les crimes qui l’accompagnent ont soulevé une vague d’indignation en Europe provoqué un mouvement de solidarité sans précédent.
Gouvernements, entreprises, associations ou simples citoyens se mobilisent depuis des semaines et de manière exceptionnelle afin d’aider et d’accueillir les populations civiles soumises aux bombardements.
Au niveau de l’Union européenne, c’est une liste de sanctions financières, commerciales ou encore diplomatiques d’une sévérité inédite qui s’applique déjà l’encontre de Moscou, liste qui pourrait encore s’allonger.
Un choc qui n’est pas qu’énergétique
Au-delà d’être un drame humain, la guerre en Ukraine fait planer sur l’économie mondiale un risque que beaucoup d’observateurs, à commencer par le fonds monétaire international, jugent sérieux.
La Russie se plaçant parmi les tous premiers producteurs et exportateurs d’hydrocarbures, le choc est d’abord énergétique. Les prix du pétrole, du charbon et plus encore du gaz ont bondi par craintes de pénuries, alors même que la reprise consécutive à la crise sanitaire les avait propulsés vers les sommets.
Les tensions ne s’arrêtent pas là puisque tous les produits agricoles, notamment le blé, ou bien encore les métaux, connaissent un renchérissement considérable, là encore du fait du rôle clé joué par la Russie.
Pour nos économies, cela se traduit par coûts de production qui s’envolent et des chiffres d’inflation qui, mois après mois, battent des records (ils se rapprochent de 8% en Europe) et amenuisent le pouvoir d’achat des ménages, en particulier celui des plus modestes.
L’investissement, la consommation et finalement l’activité devraient s’en trouver freinés. D’après l’Insee, l’économie française pourrait voir sa croissance amputée de près d’un point en 2022 du fait des conséquences de la guerre.
On peut imaginer pire en Allemagne, dont la dépendance aux énergies fossiles en général - elle représentent près de 80% de son mix énergétique depuis l’abandon du nucléaire - et au gaz russe en particulier est beaucoup plus importante.
Moins émettre pour moins dépendre
Bien entendu, et ce dès le début de la crise, les gouvernements ont cherché des parades, d’abord en diversifiant leurs sources d’approvisionnement. C’est ainsi que l’Union européenne vient de signer un accord pour augmenter de 70% ses importations de gaz naturel liquéfié en provenance des Etats-Unis.
A des degrés divers, des « boucliers tarifaires », chèques et autres baisses de taxes sur les carburants ont été mis en place, ceci afin de protéger le consommateur.
Il s’agit toutefois là de mesures d’urgence, au demeurant coûteuses, qui ne font que mettre en lumière un autre impératif : celui d’hâter la transition vers des énergies renouvelables alternatives au carbone qui, outre le fait qu’elles aident à lutter contre le réchauffement climatique, présentent pour la plupart l’avantage de n’être la propriété de personne.