Les données récentes sur l’activité et la demande en Chine montrent l’ampleur du choc de l’épidémie de coronavirus. Les attentes des entreprises allemandes, qui ont connu une baisse mensuelle sans précédent en mars, en sont une autre illustration. La chute du prix du pétrole agit comme un frein supplémentaire à la croissance et accroît le risque de crédit. Le renforcement du dollar US préoccupe les émetteurs de pays émergents dont la dette est libellée en dollars. Malgré l’action rapide des grandes banques centrales et l’annonce d’un soutien budgétaire de plus en plus massif dans divers pays, les marchés boursiers ont à peine réagi. Le manque de visibilité domine.
« Arrêt brutal ». Jusqu’à tout récemment, ces mots se référaient à un arrêt soudain des flux de capitaux privés vers les économies émergentes. Dans le contexte épidémique actuel, ils s’appliquent aussi à la demande et à l’activité économique, comme en témoigne la baisse mensuelle sans précédent des attentes des entreprises allemandes d’après l’enquête IFO. Les dernières données concernant la Chine en fournissent une autre illustration : en janvier-février, la production industrielle a chuté de 13,5 % par rapport à 2019, les ventes au détail réelles ont diminué de 23,5 % et les investissements de 24,5 %. Dans le cas où cela serait encore nécessaire, ces données nous rappellent la quasi-impossibilité d’évaluer l’ampleur de ce freinage de l’activité qui résulte, après tout, d’un choc exogène et non économique. Cela explique pourquoi, malgré l’action massive et rapide des grandes banques centrales et l’annonce d’un soutien budgétaire de plus en plus massif dans divers pays, les marchés boursiers ont à peine réagi. Au mieux, la baisse des cours a ralenti de façon significative, ce qui est compréhensible compte tenu de leur chute depuis les sommets atteints récemment et de la réaction de la politique économique.